Paris CDG, de mieux en mieux adapté au voyage d’affaires

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Pour avoir souvent critiqué l'organisation du premier aéroport français, Paris Roissy Charles de Gaulle, plus connu sous le nom de CDG, il me semblait nécessaire, et honnête, de reconnaitre les améliorations plus que sensibles apportées à la plateforme. En un an, l'expérience aidant, CDG s'est nettement adaptée aux attentes des voyageurs d'affaires. Certes, il reste encore des points noirs à gérer, mais globalement le travail engagé commence à porter ses fruits.

Qui se souvient que Roissy est né d'un arrêté ministériel du 16 juin 1964 pour une ouverture officielle le 8 mars 1974? A cette époque, considéré comme l'un des plus modernes au monde, CDG est optimisé pour les dix années à venir. En 1984, il était déjà dépassé face à l'ampleur annoncé du trafic aérien. Roissy a du se repenser, se refondre et se réinventer ! Faut-il voir dans le renouveau actuel la main du nouveau Boss, Augustin de Romanet, qui avait officiellement placé, dès son arrivée à la tête d'ADP, le voyageur au centre de ses préoccupations ? Sans doute, même s'il faut chercher bien en amont l'initiateur de cette renaissance.
Premier constat, ADP a su tirer les leçons de ce que font les autres pays en matière de plateformes aéroportuaires. Singapour, Los Angeles, San Francisco et quelques dizaines d'autres se sont attachés à fluidifier la circulation et à réduire les contraintes du transport aérien. Il est vrai que l'ouvrage est plus facile à mener en partant d'une feuille vierge même si, pour une grande majorité, il faut s'adapter à l'existant. Pour le T1 de CDG, imaginé avec brio par Paul Andreu, les efforts (tant décoratifs qu'ergonomiques) sont immédiatement perceptibles. Une nouvelle signalisation, des zones de vie facilement accessibles, un guichet de formalités plus fluide sans oublier une zone sous douane qui a su s'enrichir de nouvelles enseignes. Seul point noir, l'accès aux portiques de sûreté dans les satellites qui reste compliqué et inadapté. Pas de solution immédiate, on ne refait pas du neuf avec du vieux.
Les terminaux A,B,C ou D nés avec la plateforme sont aujourd'hui encore loin de tenir leurs promesses "passagers". Ils sont en phase de restructuration et devraient sans doute s'adapter à des vols de courte durée pour un embarquement rapide. Rien n'est encore figé mais il y a encore trop souvent des débarquements au bout des pistes et des déplacements par autocar là où la plupart des aéroports offrent un accès "au contact", sans escalier à grimper avec le bagage à mains.
Enfin, nous avons évoqué ici les derniers nés des terminaux, superbes, qui collent aux besoins les plus actuels. Inutile d'y revenir. Roissy doit maintenant accepter l'environnement qui va naître autour. Par exemple des parkings exploités par des entreprises privées et moins chers que ceux, hors de prix, proposés par ADP. Des centres commerciaux comme Aéroville qui vient d'ouvrir "post ou pré voyage" sans oublier le développement de la zone hôtelière. Tout cela est en cours. ADP soit se réconcilier avec les voyageurs. La volonté est là, les premiers résultats visibles. Continuez !

Hélène Retout