Pas d’enthousiasme pour le voyage d’affaires…

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Alors que le gouvernement doit annoncer ce lundi un nouveau "tour de vis" budgétaire, les gestionnaires du voyage d'affaires et autres DAF des entreprises ont les yeux braqués sur les comptes. Faudra t-il, encore, donner un nouveau coup de frein aux déplacements professionnels ? Les entreprises seront-elles encore plus imposées sur leurs résultats ? Faut-il craindre une nouvelle hausse du pétrole face à la hausse annoncée des tarifs aériens et hôteliers ? Autant de questions qui inquiètent.

La fin 2008, toute l'année 2009 et 2010 ont marqué la réforme ou l'application plus stricte des politiques Voyages des entreprises, la consigne étant de faire plus avec moins pour résumer. Depuis, toutes les agences et les compagnies aériennes ont remarqué que les habitudes prises - bonnes ou mauvaises, en tous cas économiques - étaient restées: beaucoup de seconde classe dans le train, de la classe éco jusqu'à 6h de vol, de l'hôtellerie 3 étoiles au mieux. Avec parfois des aberrations: des pratiques Best-by des voyageurs qui démolissent des négociations avec des compagnies aériennes, des voyageurs exténués qui font leur maximum mais se trouvent en condition physique difficile pour des rendez-vous d'affaires essentiels ou, pire, des contacts commerciaux délaissés par souci de réduire les budgets.

Depuis le début de l'année, les compagnies aériennes et les hôtels semblaient souffler. Un certain retour vers la classe Avant des appareils accompagnait une hausse des prix - limitée mais réelle - dans l'hôtellerie. Et maintenant ? A l'instar des états, les entreprises vont elles à nouveau resserrer les boulons ? Faut il maintenir coûte que coûte les déplacements pour assurer la vie économique de l'entreprise, remettre les voyageurs d'affaires au régime sec quoiqu'ils en pensent, calculer le ROI de chaque déplacement professionnel ? Plus que jamais les acheteurs et Travel Managers vont devoir jouer serrer dans une conjoncture qui s'annonce tendue : les enquêtes mensuelles PMI de Markit publiées vendredi à Londres montrent que l'activité des entreprises de services de la zone euro s'est contractée plus nettement encore qu'attendu en octobre, la crise de la dette ayant plombé les nouvelles affaires, accroissant ainsi le risque d'une nouvelle récession. L'indice PMI composite de la zone euro, qui regroupe services et industrie manufacturière, est ainsi tombé à son plus bas niveau depuis 28 mois en octobre à 46,5 contre 49,1 en septembre. Diable, une mauvaise nouvelle pour le début de semaine, qui risque autant de plomber le moral que l'avenir. Quelqu'un a une idée, pour positiver ?

Annie Fave