Patrick Malval : « OpenSkies n’est pas en crise mais doit simplement régler un problème social »

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Engagée depuis quelques jours dans un mouvement de grève déclenché par le personnel commercial navigant, la compagnie OpenSkies a du modifier ses plans de vol pour s'adapter à cet arrêt de travail. Pour son dirigeant, Patrick Malval, cela fait partie de l'évolution normale d'une entreprise qui doit passer du stade de la start-up à celle, plus structurée, d'une grande entreprise internationale comme British Airways dont OpenSkies est filiale.


DéplacementsPros : Comment avez-vous appréhendé ce mouvement de grève ?

Patrick Malval : Nous avons été très surpris par ce mouvement que nous n'avons pas vu venir car nous étions persuadés que tout avait été mis en place pour répondre aux attentes sociales de l'entreprise. Je voudrais tout d'abord préciser que lorsque je suis arrivé à la tête d'OpenSkies (NDLR: Mai 2010), j'ai constaté que nous fonctionnions plus comme une start-up que comme la filiale d'un grand transporteur aérien international. L'esprit d'origine qui s'était construit autour d'échanges verbaux se devait d'être complété par des accords collectifs structurés qui permettaient de gérer de façon contractuelle la vie quotidienne de la compagnie.
Je précise également que nous avons la chance d'avoir chez OpenSkies un DRH particulièrement apprécié de tous et dont la mission était de monter ce projet d'accord. Nous nous étions engagés sur une date, le 15 septembre, tout en précisant en se rapprochant de cette date, que nous aurions du mal à la tenir en raison d'un volume d'activité important. Il semble que c'est ce retard qui a mis le feu aux poudres et constitué la base d'une grève qui ne concerne aujourd'hui qu'une vingtaine de personnes en France car, aux États-Unis, la mise en place de ces accords avec les syndicats américains ne pose aucun problème.

DéplacementsPros : Comment expliquez-vous alors la situation actuelle ?

Patrick Malval : Je voudrais tout d'abord vous rappeler que nous avons donné la priorité à la gestion de nos clients afin qu'ils ne subissent pas de conséquences négatives liées à ce mouvement. Il était donc essentiel de leur offrir des solutions de remplacement aux vols qui pouvaient être mixés ou annulés. Je pense, tout naturellement, que ce mouvement va trouver une issue rapide car j'ai toujours souhaité qu'un dialogue s'établisse de façon permanente au sein de l'entreprise. Cela veut dire que nous sommes à l'écoute des personnels en grève pour trouver une solution à ce conflit et avancer concrètement dans la mise en place de l'accord collectif que nous avions envisagé. Je tiens également à préciser, et c'est important, que ce mouvement ne remet pas en cause ce qui fait l'essence même de la compagnie, sa convivialité et sa capacité à s'adapter au marché qu'elle couvre.

DéplacementsPros : Les vols de ces prochains jours sont-ils menacés ?

Patrick Malval : A priori tous les vols du 27 septembre sont maintenus, seuls les vols du mercredi 28 septembre pourraient être matchés ce qui veut dire que nous ferions un Paris/New York Washington à l'aller avec un retour à l'identique au départ de Washington.

DéplacementsPros : Le mouvement a t-il été engagé pour obtenir plus que l'accord collectif de base ?

Patrick Malval : Ce n'est pas à moi d'analyser ou de répondre à ce qui ne serait que des supputations. Je préfère en rester à l'idée de dialogue permanent que je souhaite mettre en place dans la compagnie. Libre ensuite à chacun de se positionner.

Propos recueillis par M.L.