Pause carburant à répétition entre l’Europe et les USA

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Depuis deux mois, les vols directs entre les États-Unis et l’Europe subissent des retards importants à cause des vents anormalement forts au dessus de l’Atlantique. Les appareils ralentis consomment alors plus de carburant. Les compagnies aériennes américaines, Continental en tête, ont ainsi dû plusieurs fois détourner leurs avions pour refaire le plein.

Pause carburant à répétition entre l’Europe et les USA
L’hiver 2011/2012 a peut-être été doux sur la terre ferme mais dans le ciel, il a été beaucoup moins agréable. En décembre dernier, les vents les plus forts depuis une dizaine d’année ont été enregistrés au dessus de l’Atlantique. Les rafales entre l’Europe et les USA avoisinent en moyenne les 56 km/h en fin d’année, mais cette année, ils étaient de 87 km/h, avec pour certains jours des pointes à 111 km/h. Ces conditions météorologiques imprévues ont forcé les compagnies aériennes américaines à effectuer des escales pour faire le plein lors de leurs vols «directs» vers le vieux continent. Continental Airlines a ainsi détourné 43 vols pour Newark et Washington Dulles Airport afin de ravitailler ses Boeing 757 alors qu’en 2010 le nombre d’arrêt n’avait été que de 12. La ligne Paris – Washington et les liaisons entre Stuttgart, Barcelone ou Stockholm et Newark ont été les plus affectées par les éléments.
Ses concurrentes US Airways et Americain Airlines ont moins subi les aléas du climat. Cette différence s’explique par les choix stratégiques des transporteurs. United traverse l’Atlantique avec des 757, appareils plus petits et moins gourmands en carburant en temps normal mais avec une autonomie moins grande qui lui joue des tours quand les conditions météo ne sont pas optimales. Pour les mêmes raisons, 14 vols ont dû faire un arrêt inopiné aux pompes depuis début janvier. Généralement, les avions sont accueillis par les aéroports de Gander et Goose Bay au Canada, Bangor et Boston aux USA, l’Islande ou même l’Irlande. Cette pause carburant rajoute en moyenne 45 minutes auxquelles il faut parfois ajouter le temps perdu par le ralentissement de vitesse que provoquent les forts vents contraires.