Pékin interdit à ses compagnies de payer le CO2

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La prise de position est officielle, annoncée par l'agence Chine nouvelle, et ne va pas calmer le contentieux entre l'Europe et la Chine. Le Conseil d'Etat, l'équivalent du gouvernement, interdit aux compagnies aériennes chinoises de participer au programme de l'Union européenne visant à taxer les émissions de carbone hors quota dans le transport aérien.

Depuis le 1er janvier, toutes les compagnies aériennes desservant des aéroports de l'Union européenne sont soumises à un système d'échange des quotas d'émission de gaz à effet de serre.
Toute compagnie n'observant pas ces règles s'expose à une taxe de 100 euros par tonne de carbone émise hors quotas autorisés et l'UE peut aller jusqu'à l'interdire de desservir des aéroports européens. Une position et une obligation que n'a jamais accepté la Chine. Dans un premier temps, l'Association du transport aérien chinois (CATA) a annoncé que les compagnies chinoises ne participeraient pas à ce système dit ETS (pour Emission Trading Scheme) qui coûterait, selon ses estimations, une centaine de millions d'euros aux compagnies chinoises dans sa première année et plus du triple d'ici 2020. Ce lundi le gouvernement dit en termes diplomatiques que "La Chine espère que l'Europe agira à la lumière des questions plus larges que sont la réponse au changement climatique, le développement durable de l'aviation internationale et les relations sino-européennes, en renforçant la coopération et la coordination pour trouver une solution appropriée acceptable par les deux parties". Et agite la sanction : "De même, en fonction des développements, la partie chinoise étudiera aussi la mise en oeuvre de mesures nécessaires pour protéger les intérêts de la population et des entreprises chinoises", a ajouté le porte-parole chinois.