Plaidoyer pour un ciel numérique

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Alors que les compagnies aériennes évoquent des enquêtes clients peu favorables à l'utilisation d'internet ou du téléphone à bord des avions, plusieurs associations européennes de voyageurs d'affaires s'interrogent sur le bien-fondé de ces études. Pour beaucoup de voyageurs, les débordements peuvent vite être gênants sur un vol long-courrier mais en Europe (entre 2 et 5 heures de vols), le temps de travail réel est un atout qui rendrait l'avion presque aussi compétitif que le train sur ces sujets.

Faut-il souhaiter un ciel numérique le plus vite possible ? A l'évidence, il faut séparer le bon grain de l'ivraie. L'accès au net doit être dissocié de la communication téléphonique perturbante, qui "profiterait" souvent à l'ensemble de l'avion. C'est d'ailleurs sur cette voie (sans jeu de mots) que semblent s'orienter pas mal de compagnies. Air France comme Lufthansa font le pari d'une liaison permanente pour les datas (mails et messageries instantanées). Et le téléphone ? La question reste à l'étude même si les tests réalisés actuellement par le groupe franco-néerlandais prévoient un accès GSM. Mais ce sont des tests, ne l'oublions pas. Rien ne dit qu'au final, le téléphone soit proposé aux voyageurs. Qantas fait marche arrière sur l'utilisation du téléphone dans les avions alors qu'aux Etats Unis, les tests sont plutôt bons alors que le niveau sonore général des américains est souvent plus élevé que celui des européens.
Aujourd'hui les tarifs dissuasifs des systèmes implantés dans les avions démontrent leur efficacité. Sur les compagnies ou l'utilisation de la voix est possible (British Airways entre autres), les débordements sont rares et le service très apprécié des hommes d'affaires. Pour l'avoir testé sur l'A318 vers New York, via Shannon au départ de la City, je peux confirmer qu'à aucun moment nous n'avons été gênés par des appels intempestifs. Personne n'a donc de réponse concrète sur le sujet. Certains acceptent, d'autres s'interrogent et plusieurs refusent que le téléphone devienne un outil de travail dans une zone plutôt confinée qu'est l'avion. Mais le net, incontestablement, cela peut être utile. Personne n'est obligé de se connecter et les mails reçus peuvent attendre quelques heures. Visiblement, c'est le souhait des grands voyageurs.

Hélène Retout