Pour Google, les recherches sur mobile dépassent celles sur PC

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Si dans la folie des premières années numériques les développeurs d’apps ont donné naissance à des outils loufoques et inutiles, un récent sondage de Google démontre qu’une application sur 4 ne passe pas le cap de la semaine sur un smartphone. Et pour étayer cette affirmation, le géant de Mountain View affirme sur son blog qu’aujourd’hui, «les recherches sur mobile dépassent celles sur PC dans plus d’une dizaine de pays comme les USA ou le Japon».

A l’évidence, le téléphone est devenu le premier outil de travail du voyageur d’affaires qui attend de son mobile des fonctionnalités proches de celles qu’il aurait au bureau. «L’erreur des développeurs a été de croire pendant des années que le téléphone était avant tout un outil de communication» explique Jerry Dischler, vice-président de la gestion des produits pour AdWords, «c’est avant tout un outil d’information qui sait également communiquer».

Cette révolution tranquille va obliger les TMC et autres fournisseurs du voyage d’affaires à repenser assez profondément leurs approches « voyageurs ». C'est la fameuse « innovation permanente» développée par Scott Gillespie qui n’a jamais caché que «ce qui semble évident à un fournisseur ne l’est pas toujours pour un client».

D’autant qu’il faut éviter les effets de mode. Si l’arrivée des compagnies aériennes sur l’Apple Watch est un premier pas, il ne suffira pas à « digitaliser de bout en bout » les déplacements. Et pourtant, les experts sont formels : il faudra atteindre une dématérialisation totale du voyage d’ici à dix ans. Bill Mc Dermott de SAP a précisé récemment dans une conférence que « la simplicité naissait chez l’utilisateur avant d’être appliquée par les concepteurs ». En clair : le besoin réel du voyageur prime sur l’extravagance des développeurs.

Si Google a compris les changements qui s’annoncent, sa stratégie est loin d’être claire. Pas de vente directe mais un bouton « achat » qui arrive sur les publicités. Pas d’investigations dans les marchés professionnels mais une volonté de faire de flight search, un outil de préparation des déplacements. Bref, il falloir arrêter une stratégie, et dare-dare.

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, s’il n’y avait pas le marketing. Toujours pressé d’innover, il crée l’inutilité, la défend et l’oublie pour passer à autre chose ! C’est donc ce risque qui nous menace. Celui de l’appli inutile vendue comme exceptionnelle et dont la durée de vie réelle ne dépasse pas 4 jours. Mais qui peut devenir le rempart contre cette déferlante d’idées sans queue ni tête ? A l’évidence, l’acheteur ou le TM dont les relations avec les voyageurs sont tenues.

C’est même certain, quand il oubliera le best buy au profit du best outil, capable de générer des économies de temps et d’argent, il aura atteint pleinement son but : devenir le maillon essentiel entre le terrain et la technologie.

A Los Angeles,
Philippe Lantris