Pour Tim Clark, « Emirates ne veut la mort de personne »

102

De passage à Paris dans le cadre d'une tournée européenne, le patron d'Emirates a mis les points sur les "i" face aux critiques renouvelées d'Air France sur d'éventuelles subventions que percevraient la compagnie Dubaïote. En se prêtant au jeu des questions-réponses, Tim Clark a tenu à préciser le modèle d'Emirates tout en égratignant les autorités françaises qui refusent aujourd'hui d'accorder à sa compagnie de nouveaux droits de trafic au départ de Paris et la création d'une nouvelle ligne au départ de province, à Lyon, Marseille ou Bordeaux.

«Il est essentiel de bien comprendre que nous ne représentons une menace pour aucune des compagnies aériennes européennes», précise d'emblée Tim Clark qui fait remarquer que «Les accords de ciel ouvert ont toujours renforcé l'activité aérienne et la fréquentation des pays qui n'avaient pas verrouillé l'arrivée de compagnies aériennes concurrentes à la leur». Il reste que pour le patron d'Emirates, les problématiques que rencontre aujourd'hui le transport aérien sont principalement liées à une mauvaise analyse des conséquences qui fait réagir par rapport à la crise et non pas par rapport aux besoins du marché. En expliquant sa théorie d'un transport aérien en développement constant, il ne cache pas que c'est d'abord la gestion et la vision globale de sa compagnie qui assure son succès. «Nous n'avons pas de recette magique, d'algorithme particulier pour réussir ce que nous faisons. C'est un travail global qui s'explique par la volonté d'être présent là où nous sommes attendus et où les trafics permettent à la compagnie de se développer».
Fidèle à ce qu'il explique depuis des années, Tim Clark précise que le gouvernement de Dubaï n'apporte aucune aide financière à sa compagnie et se dit «prêt à démissionner si l'on trouvait le versement de la moindre subvention à Emirates». Dans cette bataille de stratégie qu'il oppose à Air France, Tim Clark précise qu'aucune des prévisions faites par la compagnie française ne s'est révélée exacte. Pas plus dans les chiffres annoncés que dans la crainte de voir les trafics européens s'effondrer. Il précise d'ailleurs qu'Air France a pris de l'ampleur en devenant l'une des toutes premières compagnies mondiales.
Après avoir évoqué les commandes d'Airbus (32 A380 commandés en juillet 2010) et le renouvellement de sa confiance à Rolls-Royce, Tim Clark a souligné qu'il était conscient que l'A350 auraient du retard mais confirme qu'Emirates ne changera en rien son intérêt pour cet appareil. Il souhaite désormais que le gouvernement français étudie avec plus de bienveillance l'obtention de nouvelles fréquences au départ de Paris et d'autres villes de province. Il affirme ne pas être venu pour rencontrer le nouveau secrétaire d'État aux transports, Thierry Mariani, mais se dit prêt à discuter avec lui dès qu'il lui donnera un rendez-vous.
Enfin, sans entrer dans les détails de la répartition passagers, il fait remarquer aux journalistes présents que l'on ne peut pas se développer en se basant exclusivement sur une catégorie de voyageurs. La faiblesse des ventes business l'an dernier a été compensée par les très bons résultats des classes éco. «Emirates s'adapte à ses clients et ne cherche pas à développer de stratégie particulière en fonction de leur catégorie professionnelle», conclut Jean-Luc Grillet le DG France qui participait également à cette conférence de presse.