Pourquoi l’avenir fait-il peur aux travel managers?

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Open Booking, hébergement alternatif, covoiturage, réseaux sociaux… Les nouveautés qui apparaissent dans le monde du voyage d’affaires ne sont pas faites pour séduire les acheteurs de voyages. Les travel managers, encore peu reconnus dans l’entreprise à leur juste valeur, ne peuvent pas se permettre la moindre erreur de jugement face à des critiques qui viendraient des services achat ou de la DRH. Voire des voyageurs eux-mêmes. Et pour éviter les erreurs, rien ne vaut l’immobilisme.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit. Non, le TM n’est pas un couard affolé à l’idée du coup de règle sur les doigts que pourrait mettre le chef. Au contraire, placé entre le marteau et l’enclume, il se doit de naviguer dans cet entre deux eaux qu’est l’exigence du voyageur et les demandes de la finance. Un peu comme à la maison où, à la veille des vacances, il faut trancher entre l’hôtel de luxe et le camping !

Est-ce à dire que toute évolution est foutue d’avance ? On pourrait le croire mais les exemples dans le passé démontrent qu’il n’en est rien. L’intégration des SBT, des moyens de paiement, des outils de tracking prouvent que le temps est l’atout majeur du TM au sein d’une entreprise capable d’innover dans les produits…Rarement dans sa gestion! En septembre prochain, plusieurs fournisseurs proposeront des API destinées à l’open booking mais aussi à la gestion intelligente des profils. Gageons qu’elles seront regardées avec intérêt, même si peu de structures accepteront de les intégrer.

Au final, peut-on reprocher aux acheteurs de ne pas essuyer les plâtres d’outils dont on connait mal la finalité? La prudence est-elle un défaut ? C’est toute la question qu’il faut se poser. D’autant que le plus important dans l’évolution technologique, c’est sa finalité. En règle générale, elle optimise le coût et améliore la gestion. Encore faut-il en être convaincu et convaincre sa hiérarchie. Encore faut-il aussi que la promesse soit au rendez-vous.

Ce qui est certain, c’est que l’intégration inter-générationelle que nous vivons va bousculer le quotidien. Aux USA, Monsento, Wallmart, Apple et quelques centaines d’autres entreprises se tournent vers une gestion totalement numérique du déplacement, y compris pour les voyages complexes. Idem au canada ou en Allemagne. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements de cette évolution et le taux d’erreurs est encore fort. Mais le mouvement est en marche. Qui sait quand il arrivera chez nous ? Mais ce qui est certain, c’est qu’il arrivera.

Marcel Lévy