Pourquoi les services généraux s’intéressent-ils aux voyages d’affaires ?

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On a longtemps pensé que les services généraux se résumaient à une clé à molette pour réparer les lavabos ou à un chef des crayons en charge de distribuer cahiers et stylos. Puis, on les a pris pour de simples gestionnaires immobiliers dont le seul mot d’ordre était "optimisons les mètres carrés". Erreur grossière.

Heureusement la fonction est toute autre. Si pendant des années on a cru que leur expertise se limitait à la gestion quotidienne de l’entreprise, voilà qu’aujourd’hui ils démontrent qu’elle va bien au-delà. Et cette arrivée discrète dans le travel est logique. De fait, tout ce qui touche à l’environnement élargi de l’entreprise est du domaine des services généraux, habitués aux achats hors production. C’est à partir de ce constat que semble se construire cette montée en puissance des SG.

Comme toujours, la tendance nous vient de l’étranger… Proche. Incontestablement, nos amis allemands et anglais ont compris que le regroupement des savoirs passait par le savoir-faire du personnel et non par sa multiplication. La crise a appris aux entreprises à être économes. Après quelques tâtonnements, elles appliquent aujourd’hui la règle du « faire aussi bien avec moins ». Et ce regard est principalement lié à la répétitivité des besoins, y compris dans le voyage. L’automatisation technologique des achats a fait intervenir les DSI. La mise en place du process est revenue aux SG. Logique.

Pour autant, sont-ils des acheteurs au fait des techniques du travel ? Pas certain mais tout s’apprend et vite. Via la montée en puissance du BTO (Business Travel Outsourcing) et l’arrivée sur le marché de TM qui ont perdu leur emploi, on peut imaginer que les lacunes seront vite comblées. Autre point fort, leur parfaite connaissance des rouages de l’entreprise et leur bonne connaissance des marchés traités. Suffisant pour s’intégrer dans la chaîne des services aux salariés.

De par l’internationalisation de certaines entreprises, associée aux nouvelles technologies, les SG ont bien des atouts que veulent exploiter les RH. Il reste à canaliser l’ensemble pour éviter les pertes de temps. Comme le disait un consultant bien connu du travel management « L’éclatement des achats voyages passe par les achats pour les prix, les SG pour les process et les voyageurs pour les retours de connaissance ». Un triptyque qui confirme sans aucun doute que l’évolution du métier est bel et bien engagée.

Pierre Barre