Pourquoi ne pas tatouer des codes à barres sur les voyageurs d’affaires ?

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Je préfère être clair : l'idée ne vient pas de moi mais d'une jeune société américaine qui travaille au développement d'un code barres temporaire que seul un solvant spécial pourrait effacer. Ce code servirait de Tag sécuritaire mais également de dossier de voyage, lisible avec un simple iPhone. Le projet, encore balbutiant, est porté par deux ingénieurs californiens, persuadés que seule la technologie peut faciliter les déplacements professionnels.

Pour Ian Soler et Andrew Maces, l'avenir passe par la sécurisation des datas et leur accessibilité immédiate. Ces codes barres bidimensionnels, composés de carrés et de lignes en noir et blanc, cryptent l'information pour la restituer via des lecteurs personnels comme l'iPhone. Très utilisés dans le monde pour fournir des informations complémentaires (vidéo, photos, accès directs aux sites...), ces systèmes offrent également la possibilité de stocker des données plus secrètes, uniquement accessibles par mot de passe. Selon nos deux ingénieurs, ce code barres, imprimé sur un support spécial, transférable sur un bras comme un tatouage provisoire, permettrait de garantir aux voyageurs une accessibilité immédiate et sécurisée à l'ensemble des données de voyage. Le dossier, mis à jour par l'agence où l'entreprise, est immédiatement mémorisé, à la lecture du code à barres, sur le téléphone du voyageur. «Il ne faut pas voir dans cet innovation la transformation de l'être humain en une simple machine», explique Ian Soler, le concepteur de cette technologie new-look, «Nous nous sommes attachés à offrir à tous ceux qui se déplacent un outil sécurisé d'information qui pourra être utilisé par les services de sécurité aéroportuaire, les hôtels pour accéder à une chambre, les taxis… La liste des applications est infinie et les services que peut rendre ce code bidimensionnel sont énormes, comme par exemple le paiement automatique, le reporting des dépenses par simple lecture du code... ».
Naturellement, la question que l'on peut se poser est simple : pourquoi ne pas tout simplement imprimer ce code ? «Nous avons longuement étudié la possibilité d'impression papier du code barres. Mais elle est beaucoup moins sécuritaire et surtout plus facilement copiable. C'est pour cela que nous proposons une solution qui peut apparaître choquante aux voyageurs mais qui, une fois testée, se révèle idéale pour un déplacement professionnel». A cette heure, nos deux jeunes concepteurs, sortis majors de Stanford, n'ont pas souhaité dévoiler les discussions commerciales qu'ils auraient engagées avec des fournisseurs importants du voyage d'affaires aux États-Unis. D'autant, et ils le savent, qu'il leur faudra convaincre les voyageurs eux-mêmes. Et là, ce n'est pas gagné !

Philippe Lantris à San Francisco