Quand l’aéroport de Ouagadougou commente les événements au Burkina Fasso

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Il n’est pas fréquent de lire sur le site d’un aéroport d’un pays bousculé par la rue que… « Des élections auront peut-être lieu dans les mois qui viennent si le pouvoir de transition ne goûte pas trop aux joies du pouvoir ». Et pourtant: c’est ce qu’annonce le responsable de l’aéroport de Ouagadougou!

Sans signer ses propos, le texte à lire sur le site l'aéroport est extrêmement explicite: «Des troubles politiques sont en cours au Burkina-Faso et le dernier dénouement est la démission du Président Blaise Compaoré. Un pouvoir militaire dit "de transition" a pris en charge la gestion des affaires courantes (comme cela se fait au Mali, en Côte d'Ivoire, au Niger, en Guinée Conakry, en Guinée-Bissau, etc..). Comme cela se passe habituellement, les directeurs et présidents des différentes institutions publiques ou parapubliques seront prochainement remplacés : des amis et parents de Blaise Compaoré, ces postes seront confiés à des amis et parents du nouveau pouvoir. Ce sera le cas pour la direction de l'aéroport de Ouagadougou».

Le texte poursuit dans la même veine: «Des élections auront peut-être lieu dans les mois qui viennent si le pouvoir de "transition" ne goûte pas trop aux joies du pouvoir. A défaut d'élection dudit "transitionnel", le Burkina Faso verra l'élection d'un ancien ministre puisque les partis dits "d'opposition" sont dirigés pour la plupart par d'ex-ministres de Blaise Compaoré qui ont déjà fait leurs preuves dans la prévarication et l'incurie. Voyageurs et investisseurs au départ et à destination de Ouagadougou n'ont donc pas à s'inquiéter d'un quelconque changement puisque ces anciens ministres ayant déclenché et organisant les troubles actuels sont ceux qui sont aujourd'hui à la table dite "des négociations"».

Il reste que «Il n'est donc recommandé d'aucune manière d'annuler vos voyages vers le Burkina Faso si ceux-ci ont lieu à partir de lundi 3 novembre. Certaines compagnies (Air France, Brussels Airlines..) ont néanmoins suspendu leurs vols sine-die, d'autres attendent le feu vert des autorités pour reprendre leurs rotations (Royal Air Maroc, etc.)».