Quand la BNP va à l’hôtel

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En quelques mots d’introduction, la situation est brossée : « La chute de l’activité dans l’ensemble des pays développés aura été spectaculaire entre fin 2008 et début 2009. La récession est aussi très longue puisqu’elle dure depuis le 2ème trimestre 2008 en Zone euro et au Royaume-Uni, et le 3ème trimestre 2008 aux États-Unis ». Et de poursuivre : « Après un bon démarrage au premier semestre 2008, l’hôtellerie française paraissait bien résister à la crise. Dès le second semestre 2008, un ralentissement s’est fait sentir et les chiffres du premier semestre 2009 montrent que l’hôtellerie française s’est installée dans la crise dans presque la totalité des segments de marché ». Dont acte

En publiant son étude sur la situation de l’hôtellerie en France, la BNP a voulu prendre une photo précise d’un secteur d’activité que l’on disait moins sensible aux fluctuations économiques. Certes, la crise aux Etats Unis comme au Japon avait montré la fragilité du marché mais globalement la situation résistait plutôt bien. Et le rapport de préciser que « La baisse de fréquentation étrangère est pour beaucoup dans la dégradation des performances de l’hôtellerie française. En cumul, sur les cinq premiers mois de l’année, la fréquentation de touristes étrangers décroît de 15,5 % par rapport à la même période de 2008. Parmi eux, les touristes anglais, russes, espagnols et chinois sont ceux qui ont le plus diminué leurs nombres de nuitées en France, de l’ordre de -20 %. La clientèle d’Amérique du Nord se fait également de plus en plus rare, cependant le recul de sa fréquentation s’était déjà fait ressentir en 2008. Le recul du nombre de nuitées des touristes en provenance de Russie, d’Amérique Centrale et du Sud ainsi que du Proche et Moyen Orient accentuent un peu plus les mauvaises performances de l’hôtellerie de luxe ».

En détaillant une situation très dépendante de la fréquentation touristique et d’affaires constatée sur les 12 derniers mois, l’étude démontre que le poids du tourisme d’affaires explique en partie la baisse d’activité : « Les secteurs économiques parmi les plus gros générateurs de séminaires et de conventions (banques, sociétés financières, automobile etc.) ayant été les plus touchés, les premières démarches de réduction des coûts sont faites sur ces postes de dépenses. Cela se traduit par des reports de manifestations, mais surtout par des réductions budgétaires par participant, le choix de prestataires moins chers, une diminution des distances (et donc des coûts de transport) et une réduction de la demande vers les hôtels 4 étoiles et les sites prestigieux. Le tourisme d’affaires est très rémunérateur, un touriste d’affaires dépensant entre 2,5 et 5 fois plus qu’un touriste loisirs. Il représente 43 % des nuitées parisiennes. Les foires, salons et congrès génèrent près de 5 milliards d’euros de retombées économiques (20 % pour l’organisation en elle-même et 80 % pour les dépenses d’accompagnement)

Le leadership européen de la France pour les congrès se fonde sur l’organisation chaque année d’environ 70 foires et 180 salons. Cependant, les destinations françaises sont de plus en plus concurrencées face au renforcement des offres d’autres villes européennes (Londres, Barcelone, Madrid…) et Paris souffre d’un déficit d’hôtels de forte capacité pouvant accueillir dans un lieu unique les grands événements professionnels »

Etude à télécharger ci-dessous