Quand la DGAC crie au loup, ce sont les voyageurs qui trinquent

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On attendait la neige, ce fut la pluie. On croyait à du blanc, du solide, du lourd. A peine quelques flocons sur les tarmacs. Le principe de précaution, comme son nom l'indique, est là pour prévenir de tous les dangers possibles, y compris les soucis météorologiques. Inutile de jeter la pierre à la DGAC qui a jugé utile samedi 9 février, au vu des prévisions fournies, de limiter le trafic aérien du dimanche 10 février. Qui pouvait anticiper la réalité ?

Cette chaîne de précaution, qui s'est révélée utile il y a quelques semaines, a montré sa faiblesse ce week-end. En annulant 20 à 30 % des vols, les compagnies aériennes ont perdu d'importants revenus, en une période où le moindre centime est indispensable pour redresser la barre. Même conséquence pour les chauffeurs de taxis ou les commerces des aéroports. Autres victimes collatérales, les hôtels et les loueurs de voiture ou les TMC qui se sont débrouillées pour reporter les déplacements, reporter les clients et reprotéger les réservations. Peut-on anticiper la réalité du climat ? Difficile de se prononcer sur un sujet complexe qui fait la pluie et le beau temps au café du commerce. Seule certitude, une fois les alertes levées, les compagnies se sont arrangées pour restaurer certains vols longs courriers, informer leurs clients et mettre en œuvre toute la logistique pour assurer le vol. Mais on ne déplace pas un avion comme on le ferait avec un autobus. Bref, les vols annulés étaient perdus et les voyageurs en attente devront trouver une nouvelle solution pour se rendre à leurs rendez vous d'affaires. Aussi, à l'image de ce que viennent de faire les Etats Unis, sur la Côte Est, on se demande si la mise en place d'un site internet spécial, uniquement ouvert en période de crise, ne permettrait pas une information en continue des voyageurs. Une sorte de "bourse des déplacements" qui ferait le point sur la réalité des vols, des déplacements ferroviaires ou routiers. Une toute petite équipe suffirait à l'alimenter. Pour le bonheur de tous les voyageurs, qu'ils soient touristes ou voyageurs d'affaires.

Marcel Lévy