Quand la météo pèse sur le moral des voyageurs d’affaires

115

Depuis une petite dizaine d'années, des études analysent avec précision ce que les spécialistes du climat appellent "la météo sensibilité". En partenariat avec des chercheurs, biologistes et psychologues, les scientifiques ont déterminé les effets du climat sur notre consommation quotidienne. Depuis le mois dernier, grâce à l'université de Stockholm, on sait que le climat a également une incidence directe sur les résultats commerciaux.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, un ciel gris n'est pas forcément mauvais pour le business... A condition qu'il ne dure pas. Car en fait, selon les chercheurs, ce n'est pas la météo du jour qui fait ou défait le moral... Mais la durée des périodes de mauvais temps. A contrario, trop de soleil tue le business. La chaleur et le beau temps incitent au farniente pour la plupart des 4600 personnes suivies pendant deux ans par les chercheurs. Bien sûr, il faut moduler ces résultats, établis dans un pays qui connaît un hiver rigoureux. Sa situation, au nord de l'Europe, peut jouer sur les résultats globaux de l'étude, ce que confirment les chercheurs. Mais globalement, si l'on compare les différents travaux sur le sujet, on se rend vite compte qu'au final, trop de mauvais temps pèse sur le moral. Une longue période de pluie ou de neige fatigue les organismes, les rend fragile et conduit à des résultats économiques moins bons.
Dans l'étude suédoise, près de 56 % des personnes interrogées avouent que la sortie de l'hiver est complexe et peu propice au travail. 82% reconnaissent que le retour du soleil et des beaux jours est un revitalisant exceptionnel. Professionnellement, l'étude suédoise comme celle menée en 2011 par l'institut du comportement au Japon, confirme que les voyages professionnels réalisés pendant une période de mauvais temps sont moins efficaces que ceux assumés le reste de l'année. S'il est difficile de donner des chiffres précis sur le sujet, force est de constater que ces résultats confortent tous ceux réalisées ces dix dernières années. De là à dire qu'il ne faut plus sortir quand il pleut... Il n'y a qu'un pas, à ne pas franchir. Comme le disent les américains "it's always time to sell".

Hélène Retout