Quand le SNPL d’Easyjet conteste la légion d’honneur remise à sa boss

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Le Syndicat National des Pilotes, section Easyjet serait-il mauvais joueur ? Ou ne reconnait-il pas à sa juste valeur le succès de la compagnie qui fait vivre les pilotes ? Dans un communiqué, il dit accueillir "avec circonspection" la récente attribution de la Légion d’Honneur à Mme Carolyn McCall, PDG de la compagnie, en reconnaissance "des efforts de l’intéressée et de son équipe qui ont bénéficiés à la France sur les plans économiques et industriels".

Il faut dire que l’événement s’est déroulé à Londres, le 13 octobre dernier, loin de l’habituelle publicité que l’on fait en France aux récipiendaires. Vous l’aurez compris, le SNPL veut en profiter pour commenter le quotidien au sein de l’entreprise et écrit: "Si l’on ne peut nier l’impact positif de l’expansion d’easyJet en France (baisse des prix pour les voyageurs, augmentation de l’offre au départ des aéroports français, création d’emplois durables, etc.), ce tableau idyllique apparaît en décalage avec la réalité de la vie dans l’entreprise telle qu’elle est vécue par ses salariés".

Au risque nous attirer les foudres du SNPL, ce jugement fait un peu mesquin et déplacé. La décoration de l’une n’ayant pas grand-chose à voir avec les revendications des autres. D’autant que les pilotes y vont du petit couplet sur les raisons cachées (le fameux "on nous cache tout on nous dit rien") de cette décoration et évoquent les "dégradations du dialogue social, La pénibilité des plannings, l’utilisation des limites les plus hautes permises par la réglementation en matière de temps de travail, la non prise en compte des alertes à l’épuisement ont progressivement soumis les pilotes à des rythmes de travail difficilement soutenables, à une pression et un stress de plus en plus forts".

Face à cette douleur que vivent les seigneurs des airs, si j’étais pilote je changerais vite de métier ! Pas vous ? D’autant, n’en doutons pas que bien d’autres sont déjà prêts à les remplacer. Un peu de pudeur et de réalisme ne saurait nuire à une activité professionnelle.