Quand les épineux remplacent les barbelés, le voyage d’affaires devient-il vert ?

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Le savez-vous ? Du 1er au 7 avril, c'est la semaine du Développement durable. Les voyageurs d'affaires sont, comme les autres, appelés à devenir des consom'acteurs pour cette semaine verte qui célèbre ses dix ans.

Année après année, les initiatives se multiplient dans toutes les régions pour démontrer au grand public que le développement durable, c’est tous les jours plus concret. Eco-label, tri sélectif, affichage des polluants, les gestes sont appris et répétés, comme autant de repères pour donner à chacun le sens du petit rien qui peut sauver la planète ou, tout du moins, éviter de la polluer davantage. Parfois, les initiatives à l'occasion de cette manifestation donne dans l'alibi ou la blagounette. Ainsi le Transilien nous signale qu'il remplace, Porte de Vanves, les barbelés qui protégeaient les voies par des épineux renforcés qui, sur trois rangs, doivent dissuader les resquilleurs et protéger les voies. En particulier du vol de métaux qui transforment les départs du matin en attente interminable, le temps que l'on retrouve le chainon manquant de la liaison électrique. Peut-être efficace, de là à être présenté comme "Développement durable", c'est peut être un peu léger, non ?

Si toutes les initiatives sont bonnes à prendre, il reste qu'elles se font peu nombreuses dans le voyage d'affaires. Les propositions de "compenser" les émissions de CO2, pour le transport aérien ou le train, semblent avoir fait Pschitt et pour cause: les voyageurs d'affaires, en plus de payer de leur personne en courant à droite et à gauche, auraient du aussi mettre la main au porte-monnaie. Tant que les entreprises ne prendront pas l'initiative - don n'y trouveront pas leur intérêt, par un avantage fiscal par exemple - on se demande bien d'où leur viendrait l'idée de payer une charge supplémentaire. La mise en place du bilan carbone obligatoire donnera peut être de l'effet mais dans le temps, lorsque les sociétés, après avoir constaté leurs émissions de CO2, devront commencer à le diminuer. D'ici là, Monsieur et Madame le voyageur d'affaires, vous êtes invité à prendre le train plutôt que l'avion, vos pieds plutôt que la voiture. Douce utopie, dans l'environnement professionnel...

Hélène Retout