Quatre mois de voyage d’affaires avec l’iWatch d’Apple

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Présentée comme l’outil idéal pour les voyageurs d’affaires, la montre connectée d’Apple tient-elle toutes ses promesses? Après quatre mois à mon poignet, la réponse très normande se résume en une phrase : peut-être bien que oui, pour certains. Pas du tout pour d’autres ! A force de porter trop d’espoirs sur cette montre au design réussi, on oublie que c’est avant tout le prolongement, au poignet, de son iPhone.

Il a fallu attendre l’arrivée du nouvel OS pour iWatch pour que la montre prenne plus de relief au quotidien. C’est d’ailleurs avec ce nouvel operating system que le voyageur d’affaires a pu profiter pleinement de certaines fonctions. A la question: est-ce un simple gadget ? On serait tenté de dire oui. Quelques fonctionnalités sont pratiques comme répondre à un appel depuis sa montre faute d’avoir l’iPhone à portée de mains. Recevoir ses mails ou ses messages - très apprécié pendant les réunions interminables - c’est même une fonction qu’utilisent bon nombre de propriétaires. Enfin, les sportifs et les hypocondriaques aiment à savoir la nature des efforts fournis ou leur rythme cardiaque. Plutôt un gadget en ce qui me concerne.
 
Pour moi qui circule en deux roues, j’apprécie aussi d’avoir Coyotte. Pas question de regarder la montre pendant que je conduis, mais la vibration produite sur le poignet suffit à me rappeler les règles du code de la route et les vitesses à respecter. Seul inconvénient, il peut aussi s’agir d’un SMS qui vient d’arriver mais qu’importe, la prudence au guidon reste de mise.
 
A l’étranger, la fonction "itinéraire" de l’application plan est pratique. Là encore, selon la direction à prendre, la montre vibre à gauche ou à droite si je dois tourner, en haut en bas si je dois aller tout droit ou revenir sur mes pas. Efficace et précis. Enfin, je retrouve un ensemble d’applications complémentaires comme Flightradar pour suivre le trafic aérien au-dessus de m tête (je sais, inutile mais j’aime) ou Foursquare qui me guide vers les meilleures adresses de l’endroit où je me trouve.
 
Un mot enfin sur Siri, l’assistant vocal d’Apple (bien plus précis que sur mon Android) disponible d’une pression sur le remontoir. La qualité de la dernière mouture est telle que je dicte à ma montre les messages pour un sms ou un mail. Là aussi très pratique pour ceux qui, comme moi, ont des gros doigts maladroits. Ou la flemme !
Et en voyage d’affaires ?

Première fonction de la montre, enregistrer pour moi les billets de train ou d’avion. Pour le train, l’application voyages-sncf.com est très pratique et simple d’utilisation. Elle enregistre sur l’iWatch le code-barres qui sera utilisé par le contrôleur pour valider mon billet. Extrêmement facile à gérer d’autant qu’elle peut générer le voyage dans l’agenda et paramétrer une alerte (toujours par vibration au poignet). Difficile de manquer son voyage. Une jeune entreprise californienne prépare même une application qui permettra à l’utilisateur, via Siri, de demander des modifications d’horaires à sa montre.
Seul souci que devra gérer l’entreprise ferroviaire, la formation de son personnel encore surpris et étonné de ce système. A chaque voyage, petite démonstration au contrôleur obligatoire....
 
Pour les compagnies aériennes, la gestion des cartes d’embarquement au poignet demande aux voyageurs de télécharger les applications de la compagnie. Personnellement, je n’ai testé que deux transporteurs, British airways et Air Canada. C’est la compagnie britannique qui a le plus optimisé son application en dissociant la carte d’embarquement de l’information voyage. Mais dans tous les cas, le business traveller sera informé de la porte de départ ou des modifications de son vol. Il peut également bénéficier de conseils avant le voyage comme l’accès au parking et, à terme, la circulation autour de l’aéroport.
 
Air Canada de son côté permet d’assurer la gestion de la totalité de son voyage via l’apps et la montre. SMS d’information avant le départ, enregistrement en ligne, suivi du voyageur à l’arrivée à l’aéroport et gestion de la carte d’embarquement. Seul petit souci, l’absence d’un circuit logique au sein même d’ADP. Exemple : la personne en charge de l’accès prioritaire (Fastrack) aux contrôles de police ou de sureté ne peut pas lire le tag. Elle ne sait donc pas si vous êtes, ou non, en business. Idem pour le passage dans le scanner, il faudra retirer la montre pour montrer le code barre. On retrouve ce problème à l’entrée du salon ou le lecteur de code n’est pas une douchette mais un scan de table. Un peu énervant la troisième fois !! Un pur souci d’adaptation des aéroports aux évolutions technologiques.
 
Que faut-il alors en penser ? Que c’est incontestablement un cadeau qui devrait plaire aux geek qui voyagent beaucoup. Avec des dizaines d’applications très pratiques (de la gestion du change aux cours de la bourse, sans oublier les VTC…) la montre se révèle vite un outil de gestion des déplacements. A l’évidence, elle est la première marche d’un futur qui devrait exploser d’ci deux à trois ans. De mon côté, j’y suis désormais bien habitué et je sais que je ne l’abandonnerai pas. Seule grincement de dent, l’annonce d’une V2 au printemps prochain. Pas certains qu’au prix pratiqué, je changerai la mienne....
 
Marcel Lévy