Que faire ? J’ai trois troisième pour le marché du voyage d’affaires !

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En regardant les communiqués de presse reçus ces dernières semaines de la part des TMC, j'ai eu un coup au cœur en constatant que j'en avais trois qui revendiquaient la troisième place du podium avec plus ou moins de transparence dans leurs chiffres. Egencia, Tourcom-Manor ou AS Voyages l'affirment : ils sont bien le troisième réseau d'affaires français. Remarquez, aujourd'hui je suis zen car j'ai aussi trois quatrième. N'en jetez plus !

Reprenons les faits. En tête, avec un peu plus de milliards de chiffre d'affaires, CWT occupe bien la première place du classement. Derrière, avec environ 1,9 milliard de recettes, American Express Voyage d'Affaires est bien à la seconde place. C'est après que cela se complexifie. Il semblerait qu'Egencia en France soit autour de 500 millions d'euros. Afat Selectour (AS Voyages) annonce 1,2 milliards et le nouveau regroupement Manor/Tourcom annonce que la partie affaire de ses 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires pèse 65%. Petit calcul, cela donne environ 1,9 milliard d'euros. J'avoue que ce dernier chiffre me laisse un peu sceptique. Qu'importe. Ce qui est intéressant, c'est de noter cet attirance pour la troisième place. Il est vrai que se dire quatrième ou cinquième, c'est pas très chic, pas très flatteur. Troisième, c'est mieux. On est sur le podium, à un short des vainqueurs. On peut imaginer tutoyer les étoiles du domaine. On commence à s'entrainer pour répondre aux interviewes quand on sera leader. Bref, c'est bon pour l'image... Sauf que les chiffres avancées par les trois troisièmes sont invérifiables. Je ne dis pas qu'ils sont faux, mais tout simplement qu'il ne s'agit que d'un déclaratif (pour l'instant) dont personne ne peut affirmer qu'ils correspondent à la réalité économique. Pourquoi ce constat alors ? Tout simplement parce que le voyage d'affaires manque cruellement de repères économiques, exploitables par les fournisseurs, les clients et les agences elles mêmes. Une tâche complexe qui fait appel à la confidentialité d'un expert comptable soumis au secret professionnel et à l'analyse d'un spécialiste des marchés pour les commenter. C'est ce qu'il nous faudra mettre en place. Il reste à savoir si les acteurs du domaine joueront le jeu. Le pari est loin d'être gagné même s'il est excitant.

Marcel Lévy