Que veulent les voyageurs ?

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Vaste question au menu de Boeing au Business Travel Show qui se termine ce jeudi à Earls Court, près de Londres : comment organiser le confort des passagers, comment prévoir leurs besoins et donc y répondre pour leur plus grande satisfaction ? Le constructeur présentait au salon une maquette de son futur 787 Dreamliner avec […]

Vaste question au menu de Boeing au Business Travel Show qui se termine ce jeudi à Earls Court, près de Londres : comment organiser le confort des passagers, comment prévoir leurs besoins et donc y répondre pour leur plus grande satisfaction ? Le constructeur présentait au salon une maquette de son futur 787 Dreamliner avec force démonstrations.
Objectif : satisfaction ! C’est ce qu’affiche Boeing qui, quelque peu malmené par son programme technique, essaie de faire patienter ses clients en communiquant sur le travail réalisé en amont des livraisons (retardées de 9 mois actuellement). Le fait est que le constructeur essaie, au delà des performances techniques de vol, de faire appel à toutes les technologies pour que le voyageur se sente bien à bord. Focus groupes, études approfondies avec les universités, toutes les enquêtes possibles sont mises en place pour mettre au point des conditions de vol optimisées pour les passagers: avec moins de turbulence, une pressurisation plus adaptée (équivalente à celle d’une altitude de 2438 m, comme Mexico ou Park City, et non de 3500 m habituellement), une humidification à bord accrue (15% au lieu de 5%), une purification de l’air qui ne soit pas desséchante (pour éviter maux de tête et assèchement de la peau et des yeux), ou encore une réduction du bruit à bord. La taille des hublots est nettement agrandie, celle des coffres à bagages également (jusqu’à mettre 4 valises cabines sans problème). L’entrée dans l’appareil se fait dans une sorte de « hall » dont le plafond surélevé bleu évite la sensation de confinement. Bref il ne reste qu’un détail, mais il vaut son pesant de confort : les sièges.

Curieusement, la maquette présentée à Earls Court n’en avait pas ! Et pour cause : le choix des sièges et leur implantation ne dépend pas du constructeur, mais de la compagnie. Et entre les choix de haute densité (la « configuration Antilles » reste une référence !) et la First, il peut y avoir un monde qui ne dépend que du commercial, pas du constructeur. Boeing, subrepticement, essaie d’influer les compagnies vers une implantation en "3/3/3" en largeur. Pourquoi ? Parce que, contrairement aux 4 sièges de rangs, 3 sièges permettent de gagner très vite de la satisfaction quand le vol n’est pas plein : il suffit que le siège central soit vide pour que 2 passagers soient contents ! Une drôle de conception du confort : pour en disposer, il faut que l’appareil ne se remplisse pas. Il reste à espérer que les compagnies feront preuve d’imagination pour que leurs voyageurs vivent mieux sans avoir à prier le ciel de ne pas avoir de voisin. Des sièges plus larges, peut-être ?

Annie Fave