Quelle formation pour le voyage d’affaires ?

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« Un métier qui ne forme pas n’évolue pas. Tout au plus occupe-t-il un instant le terrain pour rebondir plus tard vers une nouvelle définition professionnelle ». Pour Bill Gates, auteur de cette citation et fondateur de Microsoft, le savoir se doit d’être partagé et transmis. Deux qualités essentielles à la pérennité d’une profession. En […]

« Un métier qui ne forme pas n’évolue pas. Tout au plus occupe-t-il un instant le terrain pour rebondir plus tard vers une nouvelle définition professionnelle ». Pour Bill Gates, auteur de cette citation et fondateur de Microsoft, le savoir se doit d’être partagé et transmis. Deux qualités essentielles à la pérennité d’une profession. En écoutant les conclusions d’Acte, au salon IFTM/Top Resa à Paris et en regardant l’offre disponible aujourd’hui en matière de formation continue pour les acheteurs de voyages, force est de constater que l’univers du voyage d’affaires manque encore de vision et d’ambitions.
Certes, gérer quarante voyageurs pour une marque prestigieuse ou 2,5 millions de fonctionnaires qui bougent ne conduit pas aux mêmes interrogations et aux mêmes attentes. Chacune des fonctions est importante. Chacun des objectifs diamétralement opposé. Idem pour ceux qui, en plus de voyages, abordent les déplacements de longue durée où les soucis des expatriés dépassent la simple envie de la classe affaires ou du salon business.
Si l’on regarde aujourd’hui l’offre « formation », dont une partie est faite par des groupes privés comme le magazine Voyage d’Affaires, il est certain que c’est dans l’univers du chargé de voyage et des assistantes que les efforts doivent être portés. Et encore : formation aux voyages ou à l’achat de voyages ? Ne souriez pas, le fossé est énorme entre les deux. Rien aujourd’hui ne permet aujourd’hui de qualifier le savoir à transmettre. Il est vrai que dès ses premiers jours d’existence, l’AFTM a manifesté son envie d’être un acteur solide du domaine. Malheureusement le projet est complexe et aujourd'hui rien de très concret ne vient conforter cette envie. D’autant que pour former, il faut définir qui former. Mieux encore, comme dirait Monsieur Lapalice, il faut définir ce que l’on a à dire. Et c’est là que le bât blesse. A projet d’entreprise différent, réponses différentes. On est alors plus proche du consulting indépendant que de la salle de classe.
Prenons pour exemple la définition de la politique voyages. Sujet qui nous tient à cœur et que nous avons, éditorialement, lancé depuis quelques semaines. Sur les 15 documents obtenus, nous n’avons trouvé que peu de "plus petit dénominateur commun" susceptibles de guider la réflexion en matière de formation. A priori, il y a impasse. D’autant plus que si les seuls points communs potentiels figurent au niveau des achats ou de la gestion technique de données de « reporting comptables », il existe aujourd’hui bien des écoles pour enseigner ces arts de la gestion. Quid alors du voyage ?

Marcel Lévy