SNCF: 3 scénarios pour sauver le TGV

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Longtemps moteur des profits de la SNCF, l'activité grande vitesse pèse maintenant de plus en plus sur les résultats de l'entreprise. La direction de la compagnie ferroviaire a présenté trois scénarios sur 10 ans pour améliorer la rentabilité du TGV, lors du conseil d'administration du 21 juillet.

Les TGV, plombés par une fréquentation orientée à la baisse en France et la hausse du prix des péages, ont vu leur marge opérationnelle chuter de 14,2 % en 2011 à 11,4 % l’an dernier. Les Échos ont révélé, le 23 juillet 2014, que la SNCF a travaillé sur 3 scénarios pour enrayer cette baisse de rentabilité.

Diminuer le nombre de gares desservies
Le premier scénario propose de réduire l'activité TGV sur les 40 principales gares. «Aujourd’hui, la SNCF assure 180 "origines/destinations" par TGV, selon le jargon maison, c’est-à-dire 180 combinaisons différentes de gares de départ et d’arrivée. Dans ce schéma, leur nombre serait réduit à 80 d’ici à dix ans», explique Les Échos. Les villes délaissées seraient desservies par des trains Intercités ou des TER régionaux. La SNCF envisage également d'abandonner les TGV Rhin-Rhône. Le nombre de trains serait réduit par deux et la circulation des rames duplex serait privilégiée. Cette mesure conduirait à une réduction de 20 % du nombre de places disponibles. La compagnie ferroviaire voudrait aussi abandonner les lignes déficitaires pour se concentrer sur les plus rentables. Mais ce point risque de provoquer une levée des boucliers des élus.

Doper l'offre
Le second scénario est l'inverse du premier. Il propose de doper l'offre en augmentant l'utilisation des 400 rames TGV. Cette hausse de l'offre s'accompagnerait d'une baisse des prix de 10 % à 20 % en moyenne afin d'inciter les voyageurs à choisir le train. Ce projet plaira aux élus et aux usagers mais le journal précise qu'«il manque 400 millions d’euros par an pour qu’il soit équilibré».

Réduire les coûts
La troisième piste suit la ligne du plan stratégique de l'entreprise «Excellence 2020» adoptée en 2012 : optimiser l'utilisation du parc de rames, améliorer la productivité et réduire les coûts d'exploitation des TGV. «La direction mise notamment pour cela sur la remise à plat des processus de production. Les pistes défrichées en matière de maintenance avec le lancement l’an dernier de Ouigo, le TGV à bas coûts, pourraient être étendus. L'objectif au global est de gagner un point de marge par an sur dix ans». C'est le scénario le plus probable. Mais, il ne sera pas suffisant si le prix des péages continue de grimper. Dans ces conditions, «l’entreprise ne serait toujours pas capable de financer à terme le renouvellement de son parc», conclut les Échos.