SNCF: Guillaume Pepy, chef des Oui Oui !

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Cette rubrique est la vôtre : voyageur d'affaires, acheteur, travel manager, vous êtes invité à nous faire part de votre réflexion, de votre expérience et de vos commentaires, du coup de coeur au coup de gueule. Et aujourd'hui, manifestement, notre lecteur a quelques critiques contre les projets marketing de la SNCF...

Comme dans les cours d’école quand un nom sonnait bizarrement et que l’on ironisait à souhait avec de mauvais jeu de mots, Twitter s'est déjà lâché et Guillaume Pepy doit s’attendre à quelques tombereaux de blagues sur le nouveau nom du TGV. Il est vrai que quand les spécialistes du marketing prennent la main sur le bon sens, tout est possible. Si, Si. Pardon oui, oui. Dans la foulée, et pour aller au bout de l'idée, ben voyons, VSC va devenir Oui.com. Les gens de la SNCF eux mêmes ont honte et Patrick Le Rolland, le chroniqueur ferroviaire de DP a dit avec brio tout le mal qu'il en pensait.

Mais pourquoi diable tout changer ? Déjà au lancement du TGV, des esprits taquins avaient fait remarquer qu’en retournant le logo choisi à l’époque on voyait apparaître un escargot. C’était loin d’être un symbole fort pour un train à grande vitesse. On l’a appris après, mais les génies de la com' n’avaient pas pensé à analyser le logo sous toute ses formes, y compris à l’envers !

Oui sera donc le nom retenu pour le train et les sites internet. Vous imaginez les plaisanteries sur le sujet : des plus salaces (ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii) aux plus caustiques : Oui fait grève. C’est un ordre ou un constat ? On devrait franchement rire ces prochaines semaines, les caricaturistes et dessinateurs de presse vont vite se lâcher sur le sujet. Et les phrases toutes faites seront légions : Oui le train est en retard ! Oui les prix sont élevés ! Oui ils feraient bien de changer de politique tarifaire. Bref, tout devient possible, c’était même le slogan de la SNCF il y a quelques années "SNCF tout est possible". On va pouvoir recycler à l’infini le nouveau nom du train. Quand les gens du marketing recherchent l'originalité, ils trouvent souvent le ridicule.

Comment diable, Guillaume Pepy, énarque, réputé pour son bon sens, a-t-il pu se laisser embarquer dans ces changements ? N’y avait-il aucune voix au Conseil d’administration pour dénoncer la stupidité du choix ? Vous vous voyez dire à l’un de vos voyageurs "Oui j’ai réservé Oui". Il va croire que vous le prenez pour un benêt en répétant deux fois "oui". ET si en plus vous y mettez de l’agacement, vous allez le vexer. Allons plus loin, faute de place vous direz : "C’est non pour Oui". Là, c’est lui qui va vous prendre pour un débile. Votre image va en prendre un sérieux coup.

Dans tous les cas, le choix est maladroit et surtout ne correspond à rien qui permette de visualiser que Oui correspond à un train. Alors bien sûr, une fois passé la pommade du « inOui » même si le produit ne le mérite pas toujours, il faudra trouver d’autres façons d’échanger sur le train. Et si Voyages-SNCF s’appelle "Oui », pourquoi ne pas nommer la LGV, "Non" et les TER "Peut-être" ?

Remarquer chez nous, on prend toujours Air France, même quand c’est Hop!. Parce que franchement quand un voyageur ajoute Hop à la fin de la phrase, je sursaute encore. Allez Hop ! on dit Oui. Mais non, décidément.

Franck, acheteur
Edité par A. Fave