SNCF, après la pluie le beau temps

70

Il ne faut pas être devin pour constater qu’après un mois de décembre 2010 et un début janvier 2011 calamiteux pour la SNCF, les semaines se suivent sans se ressembler. Les voyageurs sont revenus (apparemment) à de très bons sentiments et dans la presse, les retards se font aussi rares que les orages en ce début de printemps. Un calme profond ou relatif ? Là est la question.

Quelques trains à l’heure font-ils le printemps ? C’est sans doute l'espoir de Guillaume Pépy après un hiver très bousculé. Depuis le début février, les incidents majeurs se sont calmés et les associations de voyageurs se sont engagées dans un dialogue (constructif ?) avec la vieille dame. Il n’est pas inutile de regarder cet après crise. Si cet hiver la SNCF s’était retrouvée empêtrée dans des situations difficiles, exceptionnelles souvent, ces épisodes saillants ne pouvaient pas pour autant cacher les petits tracas quotidiens des utilisateurs du train vers Paris au départ d’Orléans, d’Angers, du Mans ou de Tours. La presse régionale l’a souligné, toutes les régions ferroviaires étaient concernées par des « bugs » permanents. Lyon comme Nantes se sont retrouvés à la une de l’actualité avec une floraison de procès en tous genres dont beaucoup ne sont pas encore jugés. Le taureau a été pris par les cornes et l’annonce du plan de renforcement de la qualité de service sur 12 lignes sensibles, associée aux trois engagements pris par la direction générale de La Sncf pour les abonnes TGV forfaitaires, ont permis à l’entreprise de démontrer sa présence sur le terrain face aux difficultés des utilisateurs. Parallèlement, les discussions syndicales ont permis de désamorcer les crises naissantes et donner plus de confiance aux représentants du personnel. Les deux incendies s’éteignaient d’eux-mêmes. Un sentiment d'apaisement s'impose.
Il reste qu’il faut désormais tenir les promesses et réformer en profondeur une institution que l’on dit victime de luttes intestines au plus haut sommet. La transparence tarifaire, l’amélioration du réseau, les réponses à la clientèle professionnelle et le développement d’une technologie mobile gourmande en ressources sont aujourd’hui des étapes attendues. Il va falloir assurer, faute de quoi la brise printanière pourrait se transformer en bourrasque aux premiers incidents de l’hiver prochain.

Marc Dandreau