SNCF : le budget exorbitant de la communication interpelle la cour des comptes

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Annoncé par le Canard Enchainé, le rapport de la cour des comptes (qui sera publié le 13 février prochain) épingle semble t-il les opérations de communication de la SNCF. Sur une trentaine de pages, les sages dénoncent les dépenses et les procédures utilisées pour la conception, la création et la mise en place d'opérations de communication. Si la Cour ne donne pas de chiffres précis, faute de pouvoir analyser toutes les ramifications du budget "com", elle évoque cependant un budget annuel de 250 millions d'euros. De quoi énerver les syndicats.

SNCF : le budget exorbitant de la communication interpelle la cour des comptes
Selon les journalistes du Canard, "Les 600 cadres (parmi les 245 000 salariés) qui ont accompagné Guillaume Pépy, en septembre 2011, pour un “séminaire de travail” de 4 jours à Tanger ( Maroc) se souviennent de l'événement. La Cour des comptes a chiffré la sauterie à 2,7 millions d’euros. Soit 1430 euros par personne et par jour ! Et encore, sans compter l’iPad 2 offert à chaque manager opérationnel. En revanche, le dîner à 314 euros par tête est inclus dans la facture. A ce tarif là, on espère que les chanceux ont eu droit à autre chose qu’à un sandwich de la SNCF…" D'autres opérations, sont également citées : "En janvier 2009, la cérémonie des vœux aurait couté 660 000 euros. En janvier 2010: 891 585 euros et 668 700 euros en 2011...". Tout cela, selon le rapport des Sages dévoilé par Le Canard, sans "le moindre respect des règles élémentaires de la procédure d’achat".
Pour sa défense, la SNCF avait anticipé les critiques et annoncé en décembre 2012 la publication prochaine d'un rapport sur la gestion du budget "com" depuis les années 2000. La SNCF n'a jamais caché qu'il fallait améliorer les dépenses engagées sur ce sujet, mais dans le fond, la vieille dame n'a pas souhaité faire la transparence sur l'ensemble des opérations menées, et en particulier sur le coût de son agence de publicité TBWA/Paris. Dans les Echos, Patrick Ropert, le directeur de la communication du groupe depuis 2010 a confirmé, le 24 décembre dernier, qu' «Il a pu y avoir de la négligence sur les process, mais ces négligences ont été en partie corrigées. Les contrats qui devaient être mis en compétition l'ont été en 2012. Le rapport de la Cour nous permet d'aller plus loin dans la professionnalisation de la communication du groupe». Nul doute que la publication officielle du rapport, mercredi 13 février, devrait permettre d'en savoir plus.