SNCF, le casse-tête de la sécurisation des trains

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A chaque attentat ou incident terroriste dans un train, la même question se pose : faut-il sécuriser le ferroviaire comme on le fait quotidiennement avec l’aérien ? Une question sans doute évoquée entre Manuel Valls et Guillaume Pepy samedi 22 août. Après le carnage évité du Thalys, il est évident que les voyageurs veulent avoir la certitude de se déplacer en toute sécurité sur les rails.

"C’était un des rares endroits où l’on ne pensait pas être mis en danger par la folie terroriste", déclarait à France 2, l’un passager du Amsterdam/Paris après l’attaque ratée, évitée de justesse grâce au sang-froid de deux militaires américains et d’un voyageur qui a souhaité resté anonyme. Depuis, la même question revient : comment assurer la sécurité des trains. En France, seul l’Eurostar dispose de mesure de contrôle des identités du voyageur et de ses bagages. Pour une seule raison: l’Angleterre n’étant pas dans la zone Schengen, la vérification des entrants au Royaume Uni reste obligatoire au départ de la France.
 
Pour les autres trains, y compris le Lyria et mis à part des patrouilles de police, pas question de mettre en place des portiques de sécurité pour les bagages voire même des accès automatiques par lecture digitale du billet ou d’un code barre numérique. Deux solutions trop chères gourmandes en ressources humaines. Dans un entretien au JDD, Guillaume Pepy, reconnaît que les solutions qui existent sont peu nombreuses : verrouiller l’accès aux quais des TGV, procéder à des contrôles aléatoires de bagages et mettre en place un numéro spécial pour signaler toute attitude suspecte (le 3117 sera opérationnel le 1er septembre). "Des mesurettes", selon les syndicats qui s’inquiètent de devenir des cibles et très « remontés » contre le comédien Jean Luc Anglade, présent dans le Thalys, et ses propos terribles: "le personnel de Thalys a fui ".  
 
A terme, des patrouilles supplémentaires de police sont prévues dans les trains français, mais suffiront-elles à rassurer? Plusieurs projets sont à l’étude comme des policiers en civil sur des trains plus sensibles que d’autres. Là aussi, il s’agit d’une approche aléatoire qui, si elle dissuade, ne saurait être efficace à 100 %. Dernière piste possible, un tunnel bagages à l’entrée du quai Thalys. Sa mission repérer des éléments suspects (armes, explosifs…) sans retarder l’embarquement. Une idée, pas une solution à soi seul.