SNCF: quand Guillaume Pepy réécrit l’histoire des TER trop larges

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C’est un peu une habitude pour le Président de la SNCF de reprendre un fait une fois que la presse l’a chassé de ses premières pages. Face à la Commission du développement durable de l'Assemblée nationale, le patron de la SNCF affirme que l’on a jugé trop vite sans même chercher à comprendre.

Et de reprocher qu’à aucun moment il n’a pu revenir sur les faits montés en épingle par les journalistes… Il ajoute sur RTL que "Les 260.000 salariés de SNCF et RFF n'ont pas compris comment l’article du Canard Enchaîné qui avait révélé la bévue, s'est transformé en polémique nationale, en scandale d'État".

Guillaume Pépy oublie au passage ses interventions à chaud, avec la patron de RFF Jacques Rapoport pour donner sa propre version de l'affaire. Et comme on pouvait s’y attendre, l’erreur à 50 millions d’euros est devenue "une opération destinée à rendre les trains plus accessibles aux personnes à mobilité réduite, aux seniors, aux familles". Et le président d’ajouter "Cet objectif-là, nous allons le poursuivre".

Brillant communicant, et parfait orateur, Guillaume Pépy a finalement confirmé qu’une seule ligne dans les hautes Pyrénées aura du retard en matière de mise en place de nouveaux TER. Si le Président souligne l’interrogation des salariés, il omet de citer les communiqués émis pendant l’affaire par différentes organisations qui soulignaient le manque de réflexion et de communication dans les relations SNCF/RFF , les cheminots plaidant pour une gestion totale du ferroviaire au sein d’un seul établissement public et non via 3 Epic aux contours complexes.

Soutenu par Frédéric Cuvillier, le Ministre des transports, qui avait déclaré qu’il n’y avait aucune erreur de commande, Guillaume Pépy peut désormais repenser la communication autour de cette affaire. Les Français n’ont rien compris… Tout est fait dans leur seul intérêt. Ouf, l’honneur est sauf ! Exit donc les 50 millions de coûts supplémentaires. Juste de quoi améliorer notre confort. Et dire que le grand public râle !