SNCF, résultats en chute libre, la faute aux TGV

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La SNCF a dévoilé ce jeudi 16 février un bénéfice en chute libre : - 82 %. Mais cela ne reflète qu'une décision comptable, celle qui consiste à déprécier la valeur des TGV. Vieux en moyenne de 17 ans, leur valauer était largement surévaluée.

SNCF, résultats en chute libre, la faute aux TGV
La flotte de la SNCF compte 457 rames dont l'âge moyen est de 17 ans, ce qui a conduit la direction du groupe a revoir leur valeur et c'est cette dépréciation d'actifs qui pèse pour l'essentiel de cette contreperformance. Dans la réalité, la marge opérationnelle, indicateur privilégié par la direction, a grimpé de 41,2%, à 3 milliards d'euros. Et pour la première fois depuis 2007, l'entreprise est parvenue à réduire son endettement. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des trains ? Pas tout à fait : la marge reste insuffisante pour financer les investissements, il va falloir céder des actifs. La SNCF en a d'ailleurs déjà cédé en 2011, à hauteur de 478 millions d'euros, dont 214 millions d'actifs immobiliers pour parvenir à boucler ses investissements.
Il reste que la situation du groupe est plutôt meilleure. Grâce à une croissance de 3,6% du nombre de voyageurs, la branche Voyages (TGV français et international) a enregistré l'an dernier une hausse de 5,4% de son chiffre d'affaires à 7,2 milliards d'euros. La branche Proximités (TER, Transilien, Intercités) progresse de 10 %, à 12,3 milliards d'euros (+10,1%). Les "trains d'équilibre du territoires" (les grandes lignes hors TGV) ont tiré profit de la convention signée en 2010 qui prévoit une contribution de l'Etat à hauteur de 210 millions d'euros pour soutenir 40 lignes déficitaires. Enfin la branche infrastructures (SNCF Infra) voit sa marge opérationnelle bondir de 68%, bénéficiant de la nouvelle convention en vertu de laquelle Réseau ferré de France (RFF) lui a versé 2,1 milliards d'euros en 2011 pour couvrir ses charges d'entretien du réseau.
Il n'y a donc pas péril en la demeure à l'heure actuelle. Il reste à se demander pourquoi la SNCF n'a pas déprécié plus tôt la valeur de ses TGV, et quelles rames elle va commander à l'avenir pour améliorer la qualité de ses prestations puisque, selon le directeur financier,David Azéma, qui intervenait le 15 février lors des journées parlementaires sur le transport ferroviaire, c'est en fait surtout à partir de 2025 que la SNCF devra procéder au remplacement des rames en fin de vie. Jusqu'en 2015, la flotte continuera à accueillir de nouvelles rames: 15 «Euro Duplex» seront livrées par Alstom cette année 2012, 11 le seront en 2013, autant en 2014 et 7 en 2015.