Sébastien Bazin, Accor: «Le coporate travel représente les 2/3 de notre activité»

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Invité vendredi 14 février par In Extenso Deloitte dans le cadre de sa matinée de travail consacrée à l’hôtellerie, Sébastien Bazin, Président d’Accor a précisé les grandes lignes de sa politique. Devant 800 personnes, il a rappelé les fondamentaux du groupe dont le savoir-faire «est porté par des hommes et des femmes de très haut niveau». Au-delà, il en a profité pour repréciser le chemin qu’il s’est tracé pour les années à venir.

«Ni dogme, ni vérité établie», précise d’emblée Sébastien Bazin qui ajoute qu’il «ne s’interdit rien pour faire avancer le groupe». D’autant plus à l'aise que les résultats financiers qui seront présentés ce 20 février devraient être bons. Sans les détailler, le Président d'Accor se borne à dire que la santé du groupe est excellente et que la stratégie qu’il veut appliquer n’a pas d’autre but que de «porter Accor au plus haut». Et de détailler cette évolution: «J’ai tracé les grandes lignes de notre organisation divisée en deux grandes familles : HôtelServices pour suivre les 3600 établissements du groupe et HotelInvest dont la mission sera de porter nos investissements hôtelliers».

Pour le patron d’Accor, cette stratégie qui gomme parfois les décisions prises dans le passé «est le fruit d’un évident réalisme qui ne doit pas nous empêcher de choisir la meilleure position au meilleur moment». Face aux franchisés qui représentent un poids important en France et en Allemagne, Sébastien Bazin veut instaurer un contrat de confiance basé sur la transparence. Et de fait «Cette transparence doit piloter l’ensemble de nos activités», souligne le patron qui veut que la relation engagée avec les franchisées soient la meilleure possible. «Nous avons tout fait pour que le dialogue soit permanent et constructif».

Autre volonté du patron d’Accor, répondre aux attentes de la clientèle affaires qui pèse les deux tiers de l’activité du groupe. «L’une de nos missions est de rendre les plus claires possible les marques du groupe. Dans certains pays nous n’avons pas besoin de 14 marques pour répondre aux attentes de nos clients». Face à cette clientèle «exigeante», Sébastien Bazin veut développer les services aux voyageurs d’affaires. Il ne s’agit pas pour lui d’en dresser une simple liste : «Nous sommes conscients que pour répondre aux besoins, il faut analyser les demandes et avoir la réactivité nécessaire».

Enfin, face aux OTA, Sébastien Bazin affirme qu’il n’est pas question de les ignorer. «Nous nous devons de dialoguer et de travailler avec eux», remarque le patron d’Accor. «Certains clients viennent par les OTA et c’est à nous de les séduire et de les aider à revenir». Une vision équilibrée qui souhaite également privilégier les outils numériques déjà développés par le groupe.

A la question «Combien de temps vous donnez-vous pour atteindre vos objectifs?», Sébastien Bazin est clair: «Tout cela ne se fera pas en quelques mois. Il faudra deux ou trois ans pour mener à bien cette première étape». Et pour l’ancien patron de Colony, actionnaire de référence d’Accor, c’est la confiance entre les investisseurs et Accor qui est essentielle à la bonne marche de l’ensemble. Sébastien Bazin, n’en doute pas «Je les connais depuis longtemps pour travailler avec eux le mieux possible».