Sécurité, arrêtons de faire peur à nos voyageurs d’affaires

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(publié le 28 février 2013)

Depuis quelques mois, sans doute poussée par une mode dont les tenants et les aboutissants sont confus, la sécurité apparaît comme l'élément essentiel du voyage d'affaires. Quand on sait que 85% des déplacements d'entreprises françaises se font en zones qualifiées de "safe", il est urgent de raison garder. Ne pas effrayer nos voyageurs qui se déplacent avec des conditions de voyage souvent peu qualitatives, devient urgent.

On peut se gargariser pendant des heures autour de la sécurité des salariés en déplacement professionnel, mais force est de remarquer qu'il ne faut pas confondre "expatriés" et "voyageurs d'affaires". On parle ici de deux mondes différents et de précautions elles mêmes différentes, en fonction des lieux visités et des informations fournies par les sociétés spécialisées. Remettons les choses en place : si l'on regarde les chiffres des assisteurs, plus de 87% des interventions qui se font dans le monde du voyage d'affaires tournent autour de problèmes médicaux et d'imprudence. Une mobylette à Francfort peut faire plus de dégâts qu'on ne l'imagine. Cette différence est essentielle car si l'on regarde les chiffres français de l'exportation, à peine 12% de nos voyageurs se déplacent en zones dites "dangereuses". Et encore. Et plus des trois quart d'entre eux sont formés et habitués aux pays où ils se rendent. En volume, cela doit représenter un peu moins de 1 500 personnes. Pour les grands groupes, comme Total par exemple, le risque porte essentiellement sur les expatriés. Ceux qui, connaissant bien la destination, pensent trop souvent que rien ne pourra leur arriver. Malheureusement, Vinci ou Areva savent qu'il faut désormais renforcer les mesures de sécurité et l'environnement immédiat de leurs salariés.
Cela ne veut pas dire qu'il faut jeter aux orties la sécurité. La responsabilité engagée de l'entreprise est un sujet essentiel que se doivent de traiter les acheteurs ou les professionnels du travel management. Savoir où se trouve un voyageur est important. Mais ne confondons pas un volcan islandais avec un groupe terroriste malien. Revenons à la réalité des faits pour mieux les traiter. Redonnons confiance à nos voyageurs qui ne sont pas tous des otages potentiels... Même s'ils ne vont qu'à Monaco ou San Marin.

Pierre Barre