Séminaires : le difficile mariage du travail et du plaisir

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Rien n’est plus compliqué, pendant l'organisation d'un séminaire, que de trouver le juste équilibre entre travail et moments de distraction. D’autant que pour suivre la sacro sainte règle de l’efficacité et de la productivité, les entreprises ont tendance à charger les sessions de travail au détriment d’une convivialité, pourtant indispensable à la solidarité de l’équipe et à sa cohésion. Comme le rappelait notre coach spécialisé, Bernadette PY, «L’écoute est une fonction fondamentale de la réunion de travail même si, à la base, c’est la transmission d’un savoir qui réunit les participants à un séminaire».

Faut-il ou non faire ludique ? La question est complexe. Pour Alain Joyet, sociologue d’entreprise, il est clair que «Le temps passé entre salariés d’une même structure doit aussi être un temps de retrouvailles qui marque l’appartenance à la même société, la même aventure». Et de préciser «Il faut savoir adapter des temps de restitution des informations communiquées qui doivent se faire en dehors de toute présence de ceux en charge d’animer la session de travail. La critique fait partie de l’évolution des perceptions et le retour en salle n’en sera que plus productif. C’est cette restitution non guidée qui va permettre l’évolution des esprits vers le but recherché par la société organisatrice du séminaire». Au-delà, tous les spécialistes le disent, la frontière est mince entre travail et le ludique. «Mais il faut la trouver coûte que coûte», souligne Alain Joyet, «Il peut s’agir de pauses allongées où chacun échange, de soirées détendues, loin de tous les codes vestimentaires, voire d’une visite commune sur un lieu remarquable à proximité du lieu du séminaire» qui reste persuadé que «Les salariés doivent s’approprier le séminaire comme s’ils l’avaient organisé ou demandé». D’autant que la critique est essentielle à la réussite d’un séminaire. Il faut savoir gérer les frustrations comme les satisfactions.
Pour Alain Rivière, consultant spécialisé dans l’animation de séminaires techniques, «Les niveaux de participation sont très inégaux. Certains s’impliquent, d’autres sont détachés de la réunion et globalement, les moments forts sont les moments ludiques où tout le monde participe. Il faut donc les utiliser comme la continuité du séminaire… Mais sans le montrer». Et d’ajouter «Il vaut mieux prévoir des périodes de travail courtes mais intenses. Au-delà de deux heures, l’attention retombe. C’est là que savoir maitriser les pauses ou les animations ludiques se révèle un atout majeur pour la réussite du séminaire».

Marcel Lévy