Serrer les rangs

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L’annonce fait l’effet d’un coup de massue : Carlson Wagonlit Travel, l’un des acteurs majeurs du Voyages d’affaires, fait une grosse charrette. Il va supprimer pas moins de 440 emplois, pour l’essentiel dans le secteur d’activité du V.A., annonçant ainsi des lendemains qui ne chanteront pas. Environ 440 emplois sur 3000, c’est presque 15% de […]

L’annonce fait l’effet d’un coup de massue : Carlson Wagonlit Travel, l’un des acteurs majeurs du Voyages d’affaires, fait une grosse charrette. Il va supprimer pas moins de 440 emplois, pour l’essentiel dans le secteur d’activité du V.A., annonçant ainsi des lendemains qui ne chanteront pas.
Environ 440 emplois sur 3000, c’est presque 15% de ses salariés que l’agence envisage de supprimer. Même si, par un jeu de reclassement, ce sont en fait 343 emplois nets qui seront effectivement supprimés, c’est beaucoup. L'essentiel (297 postes) sera coupé dans le secteur qui nous intéresse, le pôle Voyage d'affaires. Et les explications qui éclairent le plan attirent forcément l’attention. CWT reconnait que le contexte économique mondial est difficile, ce qui n’est pas une surprise. Mais aussi que le «Marché de la distribution de voyages fait face à une concurrence accrue, notamment en raison du développement des agences de voyages virtuelles », ce qui là est plus surprenant pour ce qui concerne le voyage d’affaires, car il est plus courant de voir des particuliers que des entreprises se lancer à l’assaut du .com pour faire leurs réservations directes. Mais la suite confirme en évoquant une « pression des fournisseurs qui souhaitent réduire leurs coûts de distribution et développent leurs ventes directes ». Pas de doutes que des compagnies aériennes sachent travailler directement avec les grands comptes, plus surprenant pour les PME et PMI qui, à moins d’avoir un service voyage pointu, une agence interne ou encore des cartes de crédits dans les mains de cadres-voyageurs dévoués, passent généralement par des agences ou des plateaux d’affaires pour régler les déplacements professionnels.
Plus inquiétante est en revanche la note finale : «Au dernier trimestre 2008, l’activité du secteur est en forte baisse, et cette tendance s’est aggravée sur les deux premiers mois de l’année 2009». Et surtout la conclusion, «Aucune perspective d’amélioration n’est attendue pour les mois à venir». Voilà qui laisse augurer d’autres mesures radicales, dans d’autres entreprises. Malheureusement, CWT risque de n’être qu’un précurseur, titre dont l’agence, en la matière, se passerait bien.
Annie Fave