Service minimum dans l’aérien : le projet de loi discuté ce 24 janvier à l’Assemblée Nationale

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Pour Eric Diard, le député UMP à l’origine du texte qui vise à instaurer un service minimum dans l’aérien, «Il faut en finir avec ces spectacles lamentables de salles d’attente bondées ou des comptoirs d’enregistrement congestionnés». Le texte, baptisé anti-pagaille par des députés de son parti, a un objectif simple : il veut obliger les grévistes à se déclarer 48 heures à l’avance pour permettre aux compagnies de préparer, au mieux, l’accueil et le transport des passagers.

Service minimum dans l’aérien : le projet de loi discuté ce 24 janvier à l’Assemblée Nationale
La grève de décembre dernier des agents de sûreté n’a fait que conforter Eric Diard dans sa volonté d’appliquer à l’aérien ce qui existe déjà dans le terrestre. L’obligation de se déclarer gréviste - ou non - 48 heures à l’avance devrait devenir la règle d’autant qu’un amendement souhaite ajouter au texte que toute déclaration de situation sera définitive. Une façon de lutter contre l’astuce de Sud rail qui faisait se déclarer grévistes des personnels qui se présentaient quand même au travail le jour prévu, dans le seul but de désorganiser le service. Si le texte est adopté, son application devrait limiter les effets d’un arrêt de travail. Mais attention, se déclarer «gréviste» ne veut pas dire «mise en place d’un service aérien minimum». Le texte est formel, il s’agit juste d’une gestion du personnel disponible. Il reste que le texte ne passera pas sans une féroce bataille avec les syndicats. Déjà le SNPL veut, par une grève annoncée comme dure du 6 au 9 février (une fois de plus en période de vacances scolaires), devenir le fer de lance de la contestation. Mais force est de remarquer que le grand public ne comprend pas bien l’opposition syndicale à ce projet et se demande s’il ne s’agit pas d’un corporatisme aigu dont la seule finalité est le «toujours plus». À une époque où le chômage s’amplifie, le coup de force des pilotes ressemble plus à une guerre pour le maintien des privilèges qu’à un réel combat social.