Simplicité, le maitre mot du voyageur d’affaires

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Avez-vous remarqué que l’avenir sera mobile ? On vous le dit, le répète, notre smartphone sera le point d’entrée de tous les futurs déplacements professionnels. Depuis le début janvier, ce sont pas moins de 3000 applications qui ont été développées, toutes plateformes confondues, pour faciliter le voyage de Monsieur tout le monde. Y compris des professionnels. On connait instantanément le temps que l’on mettra en taxi entre son domicile et l’aéroport, le type de l’avion qui passe au dessus de votre tête, la vue panoramique d’une chambre et même, d’ici peu, le temps d’attente moyen aux postes de sureté.

Gadgets ou outils indispensables ? C’est une question complexe que chacun traitera en fonction de sa sensibilité technologique. Mais à lire les dernières études sur le sujet, on se demande si cette agitation n’est pas un peu un leurre. Innover pour innover a toujours été dans la nature des hommes. Pour avoir longtemps travaillé dans la presse informatique, je peux vous dire que très peu, sans doute un sur un million, des objets chroniqués à l’époque des premiers titres spécialisés ont passé l’épreuve du temps. Le PC a changé, le téléphone est devenu mobile et bien des logiciels coûteux sont devenus des applications bon marché. Car au final, si l’on regarde bien, combien utilisons-nous de ces outils numériques ? Très peu, selon une étude du magazine américain Computer PC World qui fait remarquer que nos habitudes priment sur l’évolution proposée. Il en va de même chez le voyageur d’affaires. Au final, ses besoins sont courts : valider un horaire, modifier un billet et se diriger dans une ville qu’il ne connait pas.
Que penser alors de cette débauche que l’on nous promet ? Sans doute y aura-t-il beaucoup de déchets mais les entreprises peuvent-elles faire l’impasse d’outils de ce type ? Peuvent-elles ne pas être présentes sur ce qui est «marketinguement parlant» essentiel à leur image ? Exister pour faire preuve de modernité ne veut pas forcément dire exister pour être utilisé. Les concepteurs le savent bien… Les utilisateurs aussi, mais intuitivement.

Marcel Lévy