Supersonique, Boom fera-t-il pschitt ou boom ?

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A écouter le patron de la startup, Blake Scholl, le projet Boom est le plus révolutionnaire porté par l’industrie aéronautique depuis les premiers pas de concorde. Et le créateur qui se targe de proposer un supersonique capable de voler à mach 2,2 affiche un optimisme à toute épreuve : 76 appareils seraient commandés, dont 10 pour le partenaire Virgin Atlantic.

Commercialement, la promesse tient en une phrase : "Vous ferez l’aller-retour Paris/new York dans la journée". Et pour cause, un vol New-York / Londres pourrait ne prendre que 20 mn ! Dans la foulée, il serait possible de diviser par 3 le temps de vol vers l’Australie (avec une ou deux escales) et favoriser les déplacements vers l’Asie, là où le jetlag est le plus difficile à supporter. Bref, Boom c’est l’avion du voyageur d’affaires pressé. A peine une cinquantaine de places dans l’appareil.

A 200 millions de dollars l’exemplaire, il faudra être certain des capacités de l’appareil. Ce dont doutent les spécialistes qui ne connaissent pas de moteurs capables de porter les atouts de cet appareil. Une critique que balaye Blake Scholl qui affirme que les motoristes placent depuis des années sur des moteurs pour supersoniques. Et de citer Boeing qui dispose, dans ses cartons, d'un projet quasi comparable.

Pour lever des fonds, le budget prévisionnel dépasse les 22 milliards de dollars, Boom va lancer un prototype en taille réduite dès 2018, date à laquelle l’entreprise révélera le nom des premiers clients. Quant aux prix pratiqués en classe affaires, la seule disponible dans l’appareil, il faudra compter entre 3000 et 4500 $ pour un vol transatlantique. Finalement à peine plus que les prix affichés aujourd’hui par les compagnies au départ de Paris pour un vol de 6 heures.