TAP, le yoyo financier de l’état exaspère les acheteurs privés

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Le changement de gouvernement au Portugal, qui a vu un passage de la droite à la gauche, a remis à plat l’ensemble des décisions capitalistiques qui avaient été prises lors de la vente de la compagnie TAP au groupe Gateway, sensé disposer de 61 % des actions. Pour le nouveau premier Ministre, la "TAP est une pépite et l’état doit avoir un œil sur son avenir".

Conséquence de ces choix, l’Etat Portugais est passé de 39 à 50,1 % en investissant 1,9 million d’euros. "La TAP deviendra une compagnie plus forte qui sera ainsi en meilleure position pour défendre les intérêts stratégiques du Portugal", a précisé le Premier Ministre, Antonio Costa, qui se dit persuadé "que l’avenir de la compagnie ne saurait être bradé".

Paradoxe de la situation, le gouvernement portugais affirme ne pas vouloir se mêler de la gestion quotidienne de la compagnie mais demande déjà aux gestionnaires de Gateway de repenser la liste des destinations en augmentant sensiblement les vols vers les pays lusophones.

Pour le consortium qui a repris la compagnie, et qui a déjà investi 180 millions d’euros, cette situation s’apparente à une privatisation déguisée. Cerise sur le gâteau, la part du privé pourrait atteindre 45 % si les salariés font jouer leur droit au rachat à 5% du capital.

Pour le moment, les actionnaires de Gateway, menés par Humberto Pedrosa, consultent leurs juristes avant de définir leur position. Seule certitude, ils ne devraient pas investir de nouveaux moyens dans la compagnie avant de savoir comment ils seront intégrés au développement de la TAP, toujours en grandes difficultés financières.