TMC, le futur casse-tête de l’emploi

54

Ce sera sans aucun doute l'un des grands sujets des prochains mois. Face aux développements technologiques des TMC, beaucoup s'interrogent sur la gestion des personnels aujourd'hui en place autour du Off Line et du suivi de voyages. Une problématique qui va très vite devenir pressante face aux nouveaux outils que préparent les agences de voyages du Corporate Travel.

Interrogé à l'occasion du dernier EVP, Guillaume Coll n'a pas souhaité répondre à cette question sur la garantie de l'emploi, préférant évoquer le dialogue interne plutôt qu'une communication dans la presse. En interne justement, la montée technologique inquiète plus qu'elle ne rassure ou ne motive les salariés. Il est clair que la problématique posée à toutes les TMC pourrait se comparer à ces bornes ou ces guichets automatiques qui, dans les gares ou les parkings, ont remplacé les employés chargés d'encaisser le montant d'un billet ou du stationnement.

Il y a peu, lors de sa venue à Paris pour KDS, Scott Gillespie, véritable gourou de la technologie aux États-Unis, avait clairement indiqué que l'innovation posait le problème des process dans l'entreprise et qu'il "ne saurait y avoir d'avancée technologique sans une refonte de la stratégie d'achat et de la relation voyageur". Il visait naturellement dans ses propos autant les sociétés qui repensaient leurs politiques voyages que leurs fournisseurs, qui devaient s'adapter à leur demande d'économie et de simplification des processus d'achat.

Mais la question se pose aujourd'hui belle et bien : la technologie va-t-elle devenir dans les deux prochaines années la bête noire des salariés des agences de voyages d'affaires? Dernièrement, l'acheteur d'une très grosse compagnie industrielle inscrite au CAC 40, évoquait le besoin de diminuer sensiblement les coûts des achats qui transitaient aujourd'hui par des outils numériques et qui ne nécessitaient qu'une très faible intervention humaine. Osant une comparaison qu'il savait un peu osée, il ajoutait : «le temps est venu de moduler les coûts autant par les volumes que par la nature réelle de l'intervention humaine". Abandonner les transactions fees au profit d'un management global. Un retour en arrière.

De fait, le prix moyen des transactions fees, qui s'établit entre 4 et 9 euros pour le "on line", reste globalement trop élevé face aux besoins d'économies manifestés par les entreprises.

Le risque de nouveaux plans sociaux est bien là. Les syndicats le savent. Les TMC aussi. Reste à savoir si l'on peut tempérer l'inévitable par l'agrégation de nouveaux services. Toutes les agences le disent mais la réalité reste encore éloignée des grandes idées.