Tant qu’à mourir, autant que ce soit de rire !

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J'ai toujours aimé ces études décalées qui cherchent à évoquer ce qui va nous guérir, nous tuer ou nous aider à vivre plus longtemps. Pas moins d'une centaine d'entre elles viennent tous les ans nous chatouiller le neurone pour nous angoisser un peu plus. Pensez-donc du Nutella aux sodas light, rien n'échappe à la sagacité des scientifiques. Pas même les déplacements professionnels !

Se déplacer, voyager ? Quelle drôle d'idée, selon les chercheurs de l'université de Vancouver qui sont formels : changer ses habitudes quotidiennes, c'est se mettre en danger. Et de compléter "Voyager est le pire qui puisse nous arriver tant le déplacement secrète des peurs, des angoisses et des craintes". Bonne nouvelle pour la sécu, les voyageurs d'affaires ne feront pas des retraités. Enfin, presque car j'en connais certains qui ont fait dix ou quinze fois le tour du monde et qui flirtent avec les 90 ans. Mais bon, pour en ajouter une couche, les étudiants de l'UCLA, section "sciences humaines" auraient remarqué pour leur part que les bébés nés d'une femme d'affaires, souvent en voyage pour le même motif, seraient plus petits et plus prompts à tomber malade. L'histoire ne dit pas si le mari de la femme d'affaires a plus de maitresses et réciproquement. Avec les enfants sur les bras, même plus légers, cela occupe.
L'institut du comportement de l'université de Tokyo a lui travaillé sur les fréquences urinaires des voyageurs. Ne me demandez pas les détails de l'étude, toujours est-il qu'en voyage... On pisse plus et mieux. C'est vrai, regardez le tabac que fait le Manneken-Pis à Bruxelles. Encore faut-il y aller. Enfin, toujours dans le loufoque, les étudiants de l'université de Reykjavik ont remarqué que les salariés appelés à voyager plus que les autres préféraient le Nutella au petit déjeuner et les cacahuètes à l'apéro. Super, non ? Bien évidemment, et tous le disent, il ne s'agit que d'observations génériques qui n'ont pas de caractères réellement scientifiques. Tiens donc. Et tant mieux car en ce 6 février, j'ai appris que les sodas light, ceux sans sucre, favorisaient le développement du diabète de type 2. Et ceux qui l'affirment sont des scientifiques de l'Inserm, publiés dans le très sérieux American Journal of Clinical Nutrition. Alors avouez qu'à force de dire tout et son contraire, il y a de quoi mourir de rire. Voilà une belle fin, non ?

Pierre Barre