Taxis, l’Etat cède… comme à chaque fois

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On connaissait d’avance l’issue de la grève des taxis. Comme à chaque conflit, l’Etat cède et promet ce qu’il ne pourra pas tenir. Manuel Valls a assuré les syndicats du renforcement des contrôles sur les VTC. Un vœu pieu qui ne saurait être tenu en raison de la complexité du contrôle et de son éventuelle traduction en justice.

Après deux jours de manifestations et de blocage de la capitale et des aéroports parisiens ou toulousain notamment, le premier ministre a reçu jeudi soir l'ensemble des organisations des taxis jeudi soir pendant près de trois heures. Il a annoncé à la sortie un renforcement des contrôles visant d'éventuelles violations de la loi par des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), dans 12 départements, appelant les taxis à "mettre fin au conflit" et il a été entendu, la plupart des organisations appelant à la levée des barrages. Elles comptent sur ces contrôle mais aussi sur le médiateur nommé mercredi soir pour apaiser la situation.

Il fallait mettre un terme aux violences entre taxis et VTC. Malgré les engagements de Matignon, les syndicats se disent confiants et comptent sur les actions à venir pour garantir leur activité. Mais la réussite de la médiation du Premier Ministre aura très vite ses limites. Les Français apprécient les VTC qu’ils trouvent plus propres, plus accueillants et surtout plus efficaces. Toute la problématique est là et aucune décision politique ne saurait la gérer.

Emmanuel Macron a précisé que la table ronde sur les transports urbains, qui concernera aussi les taxis, se tiendrait mi-février. Le bouillonnant Ministre de l’Economie devra, s'il veut un succès, lisser son propos. Il a toujours affirmé qu'il ne voudrait pas sacrifier la nouvelle économie collaborative à celle plus ancienne des taxis, qu’il juge en privé "souvent dépassée et inadaptée".

Seule certitude, Manuel Valls pourrait obtenir la paix urbaine au moment où s’amplifient les blocages sur les routes de l’agriculture française. La plupart des organisation de taxis ont appelé à la reprise, mais certaines veulent encore bloquer les aéroports. Qui l'emportera ?