Téléphones portables : seront-ils acceptés dans les avions ?

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Difficile hier de faire le point sur les recommandations d’Interpol autour de l’avenir du téléphone portable dans les avions. Après l’attentat de Djeddah le 27 août dernier, les responsables de la sécurité aéroportuaire ne veulent pas se prononcer sans qu’une décision politique, sans doute européenne, soit clairement affichée.

« Nous savions depuis longtemps que l’on pouvait ingérer de l’explosif comme on le fait déjà avec des boulettes de drogue » explique anonymement un spécialiste de la police des frontières « Ce qui est certain c’est qu’en l’état actuel, aucun des systèmes disponibles ne permet de détecter cette bombe humaine. Il faudrait radiographier les passagers. Ce qui est, techniquement et médicalement, impossible ». Il reste que si le téléphone joue dans ce cas le rôle de détonateur, on voit mal comment ne pas embarquer les portables en cabine. « La solution serait de demander aux voyageurs de laisser leur appareil dans les valises » poursuit l’homme de l’art qui reconnait que la peur du vol, souvent réel, devrait être un frein. Les éteindre à l’embarquement ne suffit pas et seule une solution de collecte personnalisée et sécurisée à l’embarquement pourrait garantir leur non utilisation pendant le vol.
Facile à dire, impossible à faire. On comprend aisément le silence autour de cette affaire d’autant que notre interlocuteur explique que le téléphone portable est loin d’être le seul concerné dans le cas d’une bombe humaine de ce type « un ordinateur portable, voire un porte clé lampe comme on en fait de plus en plus suffirait à jouer le rôle de détonateur ». Et de poursuivre « Je regrette que ce type d’information soit lâchée dans le grand public, c’est souvent ce qui donne des idées à des personnes un peu dérangées ».