Tout foot, tout fou le voyage d’affaires des Bleus

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Si vous n’aimez pas le foot, bonne nouvelle, l’Équipe de France est rentrée ce qui va mettre un terme à la folie médiatique de ces dernières semaines. La hiérarchie de l’actualité va pouvoir reprendre son cours et sa logique. Si, au contraire, vous étiez fan, réjouissez-vous aussi: on remet ça dans deux ans pour l’Euro 2016. De belles heures de télé en perspective. Pour tous, une seule certitude, la gestion des déplacements des Bleus a été assurée de main de maître. Un voyage d’affaire réussi.

Avion d’Air France au départ de Lille, vols affrétés pour rejoindre les stades brésiliens et vol privé pour le retour, les déplacements des joueurs au Brésil devraient frôler le million d’euros. Au vu des sommes engagées par les sponsors, la dépense est minime et le résultat médiatique justifie largement le prix payé. C’est techniquement que le sujet est plus intéressant.

Au-delà des seuls avions, la logistique au sol était complexe. Bus pour les joueurs, acheminements des accompagnants, gestion des journalistes français et suivi du retour quelques heures seulement après avoir joué. Sans oublier la gestion de la sécurité, les repas sur place et une foultitude de petits détails qui mettent de l’huile dans les engrenages. L’acheteur « voyages » de la Fédération Française de Football et son équipe ont du connaître quelques frayeurs vite effacées par l’aboutissement des déplacements.

La plupart des pays européens se sont attachés à gérer finement les déplacements de leurs équipes. L’Allemagne comme les Pays bas ont joué, en partie, la carte de l’affrètement qui donnait toutes les garanties sécuritaires attendues dans de tels déplacements. Mais au-delà, c’est l’usage même des aéroports qui a été optimisé. Arrivée du bus directement sur le tarmac, contrôles de sécurité sur la passerelle et embarquement direct des bagages. Nous sommes loin des contraintes que vivent quotidiennement les voyageurs lambdas.

Seule certitude, après une Coupe du monde et un tel déploiement de moyens, c’est l’aviation privé qui profite des retombées indirecte des choix faits par la Fédération. Un coût horaire qui a tendance à baisser, un point à point sur demande et la possibilité de gérer des gros contrats dans la journée, il n’en faut pas plus pour qu’en France, un peu plus de 200 entreprises l’utilisent régulièrement, principalement en mode locatif horaire. Mieux encore, sur les petits aéroports de province, ce sont les patrons eux-mêmes qui prennent les commandes. L’avion se démocratise et c’est tant mieux.

Voilà bien la preuve que le foot aussi à des conséquences sur le voyage d’affaires.

Marcel Lévy