Trop présents sur Facebook, Twitter ou google ? Offrez-vous un eraser

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Voilà quelques semaines, nous évoquions ici même les dangers des réseaux sociaux en matière de confidentialité des données et plus largement au moment où l’on recherche un nouvel emploi. Fort de ce constat, un nouveau métier apparaît sur le net : « eraser » (effaceur). À l’image de ce film qui mettait en avant le […]

Voilà quelques semaines, nous évoquions ici même les dangers des réseaux sociaux en matière de confidentialité des données et plus largement au moment où l'on recherche un nouvel emploi. Fort de ce constat, un nouveau métier apparaît sur le net : « eraser » (effaceur). À l'image de ce film qui mettait en avant le gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger, son rôle est de vous faire disparaître d'un maximum de réseaux sociaux.
En quelques mois, tout de suite après la fameuse conférence de Boston sur la confidentialité et l'intérêt des réseaux sociaux, les Américains ont donné naissance à une nouvelle profession dont la finalité est d'effacer les traces négatives, voire positives, des grands réseaux sociaux qui se sont mis en place depuis quelques années. Mais ni Google ni Facebook ne souhaitent perdre cette image de « mémoire vivante du net » qui est devenu un formidable outil de travail pour les recruteurs de tout poil. Les deux géants traînent les pieds, même si dans certains pays des textes législatifs devraient bientôt leur imposer un devoir de discrétion. Récemment, le New York Times citait les dérives des réseaux sociaux, y compris ceux nés voici une quinzaine d'années à l'époque où Usenet, l’un des tous premiers, était considéré comme un site de discussion des plus discrets. Racheté par Google, ce réseau balbutiant à l’époque livre désormais des secrets qui gênent bien du monde. Une mère vedette de films pornographiques, un père accusé de génocide en Afrique, un proche membre d'une association montrée du doigt... Les exemples ne manquent pas.
Toujours selon le New York Times, près de 40 % des informations sur le net n'auraient jamais dû s'y retrouver. Aussi, on comprend mieux ce métier d'eraser qui consiste à aller demander aux gestionnaires ou aux créateurs du site de retirer les propos délicats ou les affirmations mensongères. A priori, la France qui préserve la vie privée de ses citoyens, interdit toute publication de ce type sans l'accord de l'intéressé. Mais voilà, lorsque les serveurs sont installés au fin fond de la Russie, de l'Inde voire même des États-Unis, là où la législation est moins stricte, il est bien difficile d'obtenir satisfaction sans dépenser quelques millions d'euros auprès des avocats. Dans l'Hexagone, moins d'une dizaine de sociétés s'intéresse à cette problématique. La plus connue, reputationsquad.com, commence à établir un bilan de votre présence en ligne et surveille tout ce qui est publié sur vous. Pour moins de 10 € par mois, elle protège vos enfants (la nouvelle génération Internet) et peut sur demande mettre en place en quelques heures une action immédiate pour lutter contre un Buzz négatif. Netino, touslesclics.com ou netruptation.com proposent désormais des services comparables à des tarifs variables selon le niveau d'intervention souhaitée. Pour autant, on peut se demander à quoi sert l'eraser ? Au moins à essayer et à mieux maîtriser les arcanes du Web pour atteindre l'objectif recherché. Et après ? Faute d'obtenir des résultats, l’eraser pourra toujours justifier de son travail et de sa bonne volonté. En Europe, selon les fournisseurs d'accès à Internet, une petite centaine d'erasers sont déjà sur le pont. Un chiffre qui devrait être multiplié par 10 en moins de deux ans.

Marcel Lévy