Un pilote avait prédit l’accident de Germanwings

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Le drame de l'A320 de Germanwings provoqué par son copilote a sidéré tout le monde. Pourtant un pilote néerlandais avait évoqué sa crainte de voir un collègue lui refuser l'accès du cockpit dans un article paru il y a deux mois dans la presse spécialisée.

Jan Cocheret, pilote néerlandais de la compagnie Emirates, avait évoqué dans la presse néerlandaise la possibilité qu'un navigant refuse l'accès au cockpit à son collègue. Il avait écrit dans une tribune malheureusement prophétique: «Grâce aux portes blindées extra sécurisées, il n'est plus difficile pour un pilote d'empêcher à son collègue l'accès au cockpit. Il suffit d'attendre jusqu'à ce qu'il aille satisfaire un besoin naturel pour ne plus jamais ouvrir la porte». Il ajoutait «J'espère qu'après une pause pipi, je ne me retrouverai jamais devant une porte de cockpit verrouillée». Il a ainsi décrit un scénario très similaire à celui du crash du vol Germanwings de mardi dernier. Andreas Lubitz a en effet verrouillé la porte du cockpit après la sortie momentanée du commandant de bord et entamé la descente fatidique de l'appareil.

Jan Cocheret qui milite pour que l'obligation de blocage de la porte - mise en place après le 11 septembre 2001 - soit supprimée, a également écrit «Je me demande régulièrement qui est à mes côtés dans le cockpit. Comment être sûr que je peux lui faire confiance? Peut-être vient-il de se passer quelque chose de terrible dans sa vie qu'il est incapable de surmonter?». L'enquête sur l'accident du vol de la low-cost allemande a précisément révélé que le pilote allemand avait des soucis de santé et de dépression. Prémonitoire ? La FNAM a réagi à ces éléments en demandant un meilleur suivi des dossiers médicaux des navigants.