Un rapport chinois discrédite la taxe carbone

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Un rapport de l'Académie chinoise des Sciences sociales et l'Administration météorologique nationale discrédite et met en exergue les faiblesses du projet de la taxe carbone de l’UE. La Chine pense aussi que les intentions européennes ne sont pas purement écologiques mais aussi économiques : l’Europe voudrait, selon elle, protéger ses propres compagnies aériennes et son rôle de leader dans les négociations futurs sur le marché des émissions de gaz à effet de serre.

Un rapport chinois discrédite la taxe carbone
La taxe sur les gaz à effet de serre imaginée par l’Europe contrarie beaucoup de monde : les gouvernements étrangers, les compagnies aériennes ou encore les institutions aéronautiques. Et si l’Union Européenne reste sourde à leurs réclamations, les opposants poursuivent leur effort pour faire annuler le projet. À quelques semaines de sa mise en vigueur, les démarches s’accélèrent surtout en Chine, très opposée à cette contribution obligatoire. Deux organismes chinois : l'Académie chinoise des Sciences sociales (CASS) et l'Administration météorologique nationale ont remis un rapport qui assure que le plan européen n'est pas seulement une mesure pour lutter contre le changement climatique, mais aussi une décision politique et économique. En plus de lui reprocher l’illégalité de la loi, ils reprochent à l’Europe de ne pas avoir prévu d’aides pour les compagnies aériennes de pays en voie de développement comme le réclame la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Selon cet accort, les pays riches doivent réduire leurs émissions de carbone et apporter un soutien financier et/ou technologique à ceux en développement pour qu’ils y parviennent aussi.
La Chine nourrit aussi des doutes sur les réelles motivations de Bruxelles. Selon elle, l’UE espère par le biais de sa taxe, protéger ses transporteurs aériens et obtenir plus de poids lors des négociations climatiques mais aussi acquérir un rôle de leader sur le marché mondial de carbone qui verra bientôt le jour. Le CASS indique également que les marges des compagnies pourraient se retrouver réduite par une telle mesure. Les sommes déboursées pour la contribution ne pourront pas être investis dans la recherche et par conséquent ralentir l’innovation dans ce domaine. Pour lutter contre la taxe sur les émissions de CO2, le CASS incite les transporteurs à entamer des poursuites judiciaires. Air China et trois consœurs ont déjà proféré une telle menace. Une conférence des Nations Unies sur le changement climatique se tiendra dans en novembre à Durban, en Afrique du Sud. Certains experts s’inquiètent : ce climat tendu entre les pays pourrait compliquer les échanges et les négociations.