Une gare absurde du TGV Est critiquée par la Cour des comptes

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Pas encore terminé (c’est pour 2016), la LGV Est est abondamment critiquée par la Cour des Comptes dans son rapport, publié ce 12 février. La raison : les choix très politiques des élus qui, en finançant le projet, en ont alourdi la gestion et la cohérence.

Une gare absurde du TGV Est critiquée par la Cour des comptes
C’est un projet de quelques 5,1 milliards d'euros, dont un quart pour les régions et les départements traversés. Du jamais vu. Qui a engendré quelques dérives, selon la Cour des comptes, puisque «La recherche des co-financements et la compétition entre les collectivités pour l'accès au TGV ont fragilisé le pilotage du projet». Démonstration avec le choix de la gare Lorraine TGV. Initialement située à Vandières (Meurthe-et- Moselle), pour permettre une interconnexion logique avec la ligne TER Metz-Nancy, «Elle a suscité l'opposition de certains élus qui craignaient que la SNCF diminue corrélativement le nombre de dessertes directes de Metz et de Nancy par TGV», explique la Cour. La gare en question est donc située finalement à Cheminot-Louvigny, en rase campagne pourrait-on dire, à 29 kilomètres de Metz et 30 km de Nancy et… 20 kilomètres de Vandières. Avec obligation de recourir à des navettes de bus, dont l'exploitation est déficitaire. Comble de l’absurdité, le site de Vandières n’est pas pour autant totalement abandonné, quelques 23,6 millions d’euros y ont même été investis, pour des « travaux conservatoires ». Et on envisage bien d’y faire un arrêt finalement, ce qui aurait le mérite de faciliter l’interconnexion prévue, et l’inconvénient de rendre l’autre gare obsolète alors qu’elle a coûté 63 millions d’euros ! Le bon sens loin de chez vous… écrit implicitement la Cour des comptes qui suggère, le croirez-vous, d'«exclure l'implantation de gare TGV en rase campagne sans interconnexion avec le réseau de transport régional».