Une journée mondiale du voyageur d’affaires ?

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Une Journée de la Femme (le 8 mars), une Fête des secrétaires (ne pas l’oublier, le 17 avril), la Fête des Mères (le 25 mai, j’ai le temps, petite Maman), une Journée mondiale du bonheur (ce jeudi 20 mars, si, si !). Il y en a de toutes sortes, des Journées mondiales. Moi, je voudrais bien une Journée mondiale du voyageur d’affaires…

Aujourd’hui, c’est donc la Journée mondiale du bonheur me dit-on. Je souscris. D’ailleurs, qui ne le ferait pas ? Demain, c’est la Journée mondiale du rangement de bureau. Allons bon, il va y avoir du taf. Il parait que c’est pour « optimiser son espace de travail » et même « donner un nouvel élan à sa productivité ». Oulà, là, ça sent un poil l’arnaque. Genre thème optimiste pour mieux nous faire suer. Je grogne. Et tant qu’à râler, j’y vais tout de go : pas content, pas content ! Version pancarte en l’air et tout et tout.

Parce que dans la liste des Journées mondiales http://www.journee-mondiale.com de tout poil, je ne vois pas celle du voyageur d’affaires. Notre sort de techniciens, commerciaux, représentants reste totalement méconnu, notre vie de patachon ignorée, qui – hormis nos épouses et nos enfants – sait à quel point il peut être difficile de courir l’Europe pour y entretenir ou y dégoter des contrats ? L’Europe reste en effet notre principal partenaire économique, tant et si bien que si nous parcourons parfois le monde avec plaisir, ce qui nous donne l’occasion de pratiquer le blurring, la plupart du temps nous sommes surtout condamnés à partir très tôt et rentrer très tard.

Le voyage d’un jour se renforce, autant par souci d’économie (et hop, une nuit en moins pour le budget) que par souci de productivité. Et le lendemain, frais et dispo - et même pas frais et pas dispo - nous revoilà au bureau. Si une grève ne nous a pas bloqués, comme ce jeudi, sur l’une des bases de notre compagnie ex-nationale. Après la circulation alternée lundi, la grève Eurocontrole mardi et celle ci ce jeudi, ce sont 3 jours de complications la même semaine. Voilà qui mériterait bien un petit geste de reconnaissance. Je dis ça, je dis rien.

Pierre Barre