Une très bonne année pour le voyage d’affaires ? Souhaitons-le !

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La période est propice à l’envoi de vœux qu’ils soient numériques, sur papier ou oraux. Il est bon de penser que l’année qui s’annonce sera meilleure que les autres. Pour paraphraser Rosemonde Gérard écrivant à son mari Edmond Rostand: "Aujourd‘hui plus qu’hier et moins bien que demain", disons simplement qu'il faut souhaiter pour les déplacements professionnels "Une année meilleure que celle qui s’écoule et prometteuse pour la prochaine !". Anticiper, c’est le sens même des affaires réussies.

Ici aux USA, après l’effet Trump et la gueule de bois qui a suivi l’élection, le retour au réalisme effraie les patrons. Des sondages réguliers, sensés mesurer l’opinion américaine, répètent mois après mois que l’inquiétude grandit chez les Américains qui craignent les frasques de ce nouvel élu dont le gouvernement ressemble plus à un conseil d’administration d’une grande banque qu’à une structure politique réfléchie.

Cet aéropage de milliardaires, qui a eux 15 pèsent autant en dollars que 109 millions d’américains, devrait plaire aux entrepreneurs yankees qui ne jurent que par le billet vert. Il n’en est rien. Le monde des affaires va désormais au-delà du seul continent Nord-Américain. Quand un haut responsable de l’énergie explique que de bonnes relations avec la Russie, c’est l'assurance de revenus confortables pour les pétroliers américains… Les champions de l’énergie verte sont au fond du trou. On les comprend. Idem pour le charbon ou les nouvelles technologies. Pour Donald Trump, Apple et consorts doivent désormais fabriquer aux USA. A quels prix ? Apple l’a expliqué, ce serait impossible si l’on veut tenir les prix de vente actuels, déjà très (trop) élevés !

Pour beaucoup de PME/PMI, s’attaquer économiquement à la Chine, c’est garantir une hausse rapide du taux de chômage aux Etats Unis. 56% de la petite production quotidienne vient de l’Empire du Milieu et 32 % des entreprises implantés au pays de l’Oncle Sam vivent des importations asiatiques. On comprend leurs craintes.

Dans le monde du voyage, hôteliers et transporteurs s’interrogent aussi sur la fermeture des frontières annoncée et souhaitée par le nouveau président. En perdant une partie de la clientèle chinoise et européenne, les professionnels de ces secteurs se priveraient de 31% des revenus du tourisme. Le groupe Marriott a déjà engagé des actions de lobbying pour expliquer les rouages économiques de son activité aux politiciens néophytes qui s’installent à Washington. Depuis les derniers propos de Trump sur la Chine, plusieurs projets de nouveaux hôtels proposés par des chaînes américaines sont en attente… Pour ne pas dire gelés.

Enfin, dans ce monde où le terrorisme est l’expression des nouvelles formes de guerre, les Américains craignent pour leurs intérêts à l’étranger. S’attaquer à l’Islam sans discernement serait stupide. La presse américaine l’a écrit largement. Mais le fantasque nouveau dirigeant ne semble pas entendre la voix de la raison. Voilà, entre autres, pourquoi les américains sont inquiets et le disent.

Mais vu d’ici, l’Europe n’est pas en meilleure posture. Les élections en France, en Allemagne et à terme dans 8 pays de la communauté ne donnent pas une vision stable de l’avenir. Le populisme anti européen fait des dégâts et bien des visions pourtant séduisantes autour du social ou du travail se fracassent sur le mur de la réalité quotidienne.

Voilà donc pour l’état des lieux vus par les Américains. Pourtant, ce 31 décembre, plus que toutes les autres années, ils ont été nombreux à se souhaiter cette fameuse bonne année, y compris en français dans le texte. Preuve que l’espoir est le moteur même de l’humanité.

Bonne et heureuse année2017 à tous les voyageurs d’affaires

A New-York,
Philippe Lantris