VTC, le gouvernement prêt à durcir les textes

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Faut-il y voir une victoire des taxis ? Sans doute si l’on en croit des sources proches du dossier VTC/taxis. Le Gouvernement serait prêt à durcir les textes visant à l’exploitation de véhicules de Tourisme avec Chauffeur. Au-delà de l'affaire des 15 minutes, c'est toute la filière qui devrait s’adapter à des règles communes et selon nos sources, «à une concurrence équilibrée et juste».

Pas moins de 3 Ministères sont aujourd'hui concernés par le transport privé de personnes : le Ministère de l'Intérieur pour les Taxis, celui du Tourisme pour les VTC et celui des transports pour la globalisation générale des moyens. «Exercer une mission de transport de passagers ne saurait s’improviser» aurait même expliqué le Ministre des Transports. A ce jour, outre la médiation mise en place qui a deux mois pour se prononcer, plusieurs avis techniques sont attendus dans les Ministères avant de se prononcer. Selon des proches du dossier, une partie de l’activité des VTC serait considérée comme un détournement des obligations imposées aux taxis.

"Il serait sans doute utile d'étudier de nouveaux droits pour les taxis plutôt que de chercher à limiter ceux des VTC", explique Yves Weisselberger le patron de SnapCar "Il y a des choses simples à mettre en œuvre comme la flexibilité tarifaire ou une meilleure optimisations des horaires". Mais au delà, le constat qui est fait est simple : on manque cruellement de taxis en région parisienne. "Nous ne sommes absolument pas opposés aux taxis", souligne Yves, "Au contraire, car nous avons toujours dit que nous ne faisons pas le même métier".

Seule certitude dans les Ministères, «Il ne saurait y avoir deux poids, deux mesures». En clair, les contraintes imposées aux Taxis doivent se retrouver chez les VTC. Si l’acquisition de la licence est une approche commerciale née de l’exploitation de l’activité, et qui tient du secteur marchand privé, la formation comme les règles de circulation sont autant de points concurrentiels qu’étudient très attentivement les autorités. Concrètement, le dossier n’arrivera sur la table du Ministre qu’après les élections municipales en avril voir mai prochain.

"Je dis tous les jours que nous n'avons pas grand chose à craindre des textes attendus dans quelques mois", explique Yves Weisselberger, "Notre activité se veut différente des taxis". Et de remarquer: "Je ne comprends pas pourquoi rien n'est fait pour éviter le racolage aux aéroports parisiens. Cette situation énerve les taxis qui accusent les motos et les VTC d'être responsables de cette situation déloyale. C'est vrai dans certains cas, mais je reste persuadé qu'il serait possible de faire cesser ce trafic". Un sujet pour les Ministères car les taxis font le même constat et affirment qu'un tiers des courses vers Paris est réalisé clandestinement. Ni charge, ni contraintes.
Pas sûr que le Médiateur pourra agir sur ce dossier.