Va savoir sur quel pied danser…

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Faut-il ou non croire à la croissance? Alors que les alertes terroristes reprennent, que l'euro bat des records face au dollar, que la crise de la réforme des retraites a laissé des traces, faut-il envisager l'avenir avec optimisme, ou non ? C'est toute la question que se posent aujourd'hui les voyageurs d'affaires et gestionnaires de voyage en préparant l'année 2011.

On pourra toujours nous dire que début novembre ne porte jamais à l'optimisme avec le temps de chien qui commence et la sombre perspective des mois d'hiver. Certes. Mais le moral n'est pas tout en économie, et les compteurs sont de meilleurs indicateurs. Si le gouvernement nous annonce des lendemains qui chantent, il ne faut pas tourner les regards bien loin pour voir qu'ils chantent bien mieux ailleurs. Ainsi l'Allemagne a revu à la hausse ses prévisions de croissance et annonce qu'elle devrait atteindre 3,4 % en 2010. Vous avez bien lu. A Bercy, on annonce, sans certitude, tabler sur 1,7%. Les allemands parient sur leurs exportations, florissantes, la France sur la consommation, qui ne joue plus vraiment son rôle de moteur. Et d'autant moins pendant la récente période de grèves et de pénurie d'essence. Bref, pas de quoi pavoiser.

Alors sur quel pied faut-il danser, dans le monde du voyage d'affaires ? Faut-il prévoir une année 2011 plus dynamique, parier sur le besoin de conquérir de nouveaux marchés, envisager de lâcher un peu les rênes du confort pour aider les voyageurs d'affaires à être plus performants, ou au contraire les tenir d'une main toujours aussi ferme, comme l'indiquait notre dernier Baromètre ? La prudence est de mise, et la hausse de l'euro face au dollar a de quoi inquiéter sur nos capacités à exporter. Mais elle peut aussi nous encourager: elle réduit en effet la facture pétrolière et, avec une monnaie forte, nos dépenses à l'étranger. Donc permet d'améliorer le budget de ceux qui l'établissent en euros. Surtout, un chiffre macroéconomique peut nous permettre d'être rassurés: alors que l'Insee et autre OCDE parlait de croissance fragile, les indicateurs sont tous en vert en Asie et surtout, vendredi, le département américain du commerce a annoncé une croissance économique accélérée au troisième trimestre, à +2% en glissement annuel.

Il reste que côté français, c'est nettement l'attentisme. La preuve: le faible niveau de nouveautés dans l'univers du Voyage d'affaires comme du tourisme depuis 6 mois. Les marchés frileux ne veulent pas forcément arriver sur le marché face à des clients qui ne voudraient pas de leurs innovations. Y aura t-il du progrès à l'EVP

C'est sûr, moi, j'ai envie de croire aux bonnes nouvelles et de danser sur un pied guilleret, plutôt qu'avec un pied de plomb. Allez, on y croit!

Hélène Retout.