Vacances abrégées, la pagaille à gérer

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Comme le constatent les stylistes du Prêt-à-porter, une année les jupes sont courtes, une année elles sont longues. L'année suivante elles seront courtes, c'est une question de cycle. Pour les périodes de congés, c'est un peu le contraire: elles étaient courtes, elles sont devenues longues. Avec des raisons autres que la mode, comme le fait d'étaler la fréquentation sur une période plus longue. Et pour revenir à la période courte et combiner les vacances avec le travail des entreprises, il va falloir sortir la feuille Excel. A vos plannings !

Moins de vacances estivales et plus de congés à l'automne: après avoir allongé puis raccourcie la semaine scolaire, le Ministre de l'Education nationale veut attaquer très vite un nouveau sujet ô combien brûlant, celui des vacances scolaires. Deux mois l'été, c'est trop, surtout que les enfants ont des journées trop longues: le plus simple serait donc de raccourcir les vacances et d'alléger la semaine. Sans doute. Mais c'est peut être oublier un peu vite que ces enfants ont aussi des parents et que les entreprises vont peut être avoir quelque mal à faire face à cette concentration. Aujourd'hui il y a peu, très peu de voyages d'affaires en juillet et en août: les salariés sont appelés le plus souvent à se remplacer en binôme pour que chacun puisse profiter de l'été et de sa famille. Chacun essaie de prendre 3 à 4 semaines, pas forcément d'affilée, c'est un peu sportif mais finalement cela marche. Reprenez les mêmes et essayez de concentrer un mois de vacances chacun sur 6 semaines de calendrier, il va forcément y avoir un bug.
Les partisans des vacances plus courtes soulignent que, outre le fait que les enfants perdraient leurs acquis, les salariés partent aujourd'hui moins longtemps. Certes. Question d'envie ou... de moyens ? Trois semaines sont idéales pour décompresser, mais il est vrai qu'on peut se contenter de deux. Mais pour relancer le moral et l'économie, il y a mieux. Et surtout ce ne sera pas un choix mais une obligation, liée aux tableaux de service, pour que chacun puisse avoir une part d'un gâteau plus petit. Un petit gâteau qui ne sera pas pour tous au demeurant, puisqu'on nous annonce qu'il va peut être falloir jongler avec des zones géographiques, très pratiques comme chacun sait pour permettre aux familles éparpillées de se regrouper. L'entreprise n'a pas fini d'imaginer, les familles non plus. Le plus simple finalement, Monsieur Chatel, ne serait il pas de les supprimer, ces vacances ? Mais non, je ne provoque pas !

Hélène Retout